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Channel: Le Cas Stelda - blog mode et chroniques
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Tes produits tu placeras

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Le placement de produits, vous connaissez sûrement. C'est quand une très gentille et opiniâtre attachée de presse parvient à montrer un produit au public sans qu'il soit intégré dans une pub.

Ce peut être, par exemple : 
- Dans les films, mais ça, tout le monde le sait.
- Devant les entrées de défilés, bien sûr.
- Sur les tapis rouges, lors des premières, des festivals, des Oscars, Césars...
- Sur les plateaux télé : la robe de Miss Météo, le pendentif de Léa Salamé, les nouvelles lunettes de Laurent Ruquier,...
- Dans les clips musicaux : la robe de Rihanna, les lunettes de Maître Gims, la perruque de Polnareff...
- Dans les romans également.

Bref, le placement de produits est à peu près partout. Mais un nouveau terrain de jeu est apparu pour les marques : les dessins animés, pardon, les films d'animation. Boucheron s'est ainsi invité dans Ballerina. La marque apparaît d'abord sur une affiche, puis sur la tête de deux des personnages, via une ravissante tiare Ombrelles.


Boucheron n'est pas le seul : Repetto est également partenaire du film. Et pour que tous les spectateurs soient au courant, les scénaristes ont inclus deux gros plans sur une paire de ballerines en satin rouge signées Repetto. 

Et tant pis pour les anachronismes : la tiare Ombrelles a été créée en 1904. Quant à la célèbre marque de chaussons de danse, elle est née en 1947. Or l'action de Ballerina se passe en 1887...

Malgré cette faute de goût, Ballerina reste un très joli film, plein de légèreté et parfait pour une toile avec des enfants en hiver.


Pochettes : petit budget mais gros effet

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Pour les soirées un peu habillées, notre premier réflexe est généralement de chercher une minaudière façon McQueen, une petite chose précieuse et parfois coûteuse. Erreur de débutante! Oubliez les perles, le velours prune ou noir, l'or, l'argent et les verroteries scintillantes, pour  le réveillon, faites comme Marc Jacobs et piochez dans les objets du quotidien. Avec une combi pantalon noire, un zeste de rouge à lèvres et un vernis pailleté, l'effet est garanti. Et croyez-moi, il n'y a pas besoin de chercher bien loin.

Repérée sur Disney Store, cette trousse d'école rigide en forme de bouclier a tout pour faire battre nos coeurs de supers héroïnes (pensez à la vider, elle est vendue garnie de crayons et de gomme!).

Un brave sac en papier peut également assurer grave. Découpé façon photophore, couvert de graffitis embelli de motifs en plumes, en feutrine ou en dentelle collés, à vous de le customiser selon votre humeur. Pas cher et très, très chic. Et on peut les collectionner sans péter son Livret A.
Pour les urgences, une trousse de toilette fait le job. On en a toute une chez soi. Celle-ci, en vinyle, est particulièrement décalée et assez accueillante pour tout notre bazar (12 x 20 cm quand même)

Un peu roost, très arty, avec sa finition rivetée et son cuir de vachette bien épais, ce sac de plombier n'est pas prêt de craquer. Et en prime, il est made in France.


Mon kif personnel ? Cette pomme en skaï rouge métallisé, enrichie de paillettes dorée. Une pochette 100 % régressive à piquer dans le coffre à jouet de la petite dernière.


Carnet d'adresses : 

Trousse Captain America, 18,90 €, sur Disney Store
Trousse de toilette Croix-Rouge, 10,90 €, sur Incidence
Sac à outils, 52,92 € sur Sassi
Trousse pomme Disney Descendants, 7,42 €, sur Disney Store
Les sacs en kraft sont vendus en lot chez Rétif, Raja, Monoprix, Hema

Un Noël unique

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Impossible de résister au plaisir de vous partager cette magnifique photo de Chenonceau. Ici, tous les châteaux ont revêtu leurs habits de lumière.

Pour ce Noël, je vous souhaite un Noël unique, un Noël qui vous ressemble. Un Noël qui vous apporte des souvenirs, des sourires, des baisers, des chansons. Je vous souhaite d'être entouré de tous ceux que vous aimez. 

Et je vous retrouve très vite début 2017. Promis, j'essaierai d'être plus présente sur le blog! Je vous embrasse du fond du coeur.

2017, et ensuite ?

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Nous voilà en 2017. Quand j'avais 10 ans, 2017 me semblait de la science-fiction. J'en ai bientôt 40 et je n'ai pas vu le temps passer. 2016 a été chaotique, 2017 le sera certainement. Comme en 2016, il y aura des cris de rage devant des tweets, des articles, des reportages. Des transes devant des paires de chaussures roses, en velours ou à talons dorés, des envies de pleurer face à certaines étoiles filantes. 

Il y aura des hauts et des bas, de la colère, de la tristesse, des angoisses, des crises de panique.  Est-ce que je dois parler de ça ? Est-ce que je dois faire de la pub à un truc nul même pour le dénoncer (la réponse est non, en fait)? Est-ce que je dois ressortir ma plume la plus grinçante pour me moquer des dérives politiques, économiques via la mode  (je crois que oui, mais je ne sais plus...)? Ou est-ce que je dois juste jouer les licornes, vous parler de gens positifs, extraordinaires, dont on parle trop peu mais qui changent le monde pas à pas, comme Isabelle, de Sabé-Masson, Carole, de Coeur de Gem, Aurélie (dont je ne vous ai pas encore parlé) ou Quitterie (idem) ? C'est mon grand dilemme et c'est pour ça que j'ai retardé, retardé, retardé la reprise du blog après Noël.

Est-ce que je continue 100 % mode ? Ou est-ce que je vire plus vers l'actu qui s'annonce chaude ? Ou est-ce que je fais une joyeuse bouillie ? 

Même si je fais la fofolle sur Twitter et que j'adore l'exercice des 140 signes (concision, toussa), rien pour moi ne remplace la liberté d'un blog. Ici, je peux m'amuser avec les mots, faire des titres abracadabrants (et très mauvais pour mon référencement), vous pouvez commenter. Et tout le monde n'est pas sur Twitter, loin s'en faut! 

Alors bref, je marmonne dans ma tête, je tourne et je virevolte. Je ne me sens pas une âme d'éditorialiste politique mais le clavier me démange quand je vois passer certaines choses. Et je ne sais pas quelle orientation prendre :

  1. Continuer ici comme si de rien n'était, touche à rien ma poule et roule jusqu'à la mort d'internet.
  2. Arrêter le blog et écrire un bouquin sur la mode, où je compile un peu d'ici et beaucoup d'autres choses et pas que du Stelda. 
  3. Transformer le blog en webzine bien propre sur lui.
  4. En parallèle de l'item ci-dessus, ouvrir un blog anonyme totalement WTF sur l'actu 
  5. Arrêter le blog et créer une newsletter 100 % mode, avec mes pépites mode et food dénichées ici et là, un billet sur ces thèmes chers à mon coeur. 
  6. En parallèle de l'item précédent, ouvrir un blog 100 % humeur sur l'actu (ouh, ouh, je me fais peur moi-même).
  7. Tout arrêter, parce que la mode, la conso, ça va bien et me mettre à la permaculture (même pas en rêve). 
Donc voilà. Je ne suis pas très avancée et pourtant, ça fait un an que ça me tracasse. Parfois, je réfléchis à la vitesse d'un escargot. Je sais, ça ne se fait pas de réfléchir à voix haute, c'est le genre de trucs qu'on garde pour soi, "tu vas perdre toute crédibilité auprès des partenaires" (ça tombe bien, j'en ai pas) et ici, on est entre nous. Ca me semble moins embarrassant de vous confier mes états d'âme éditoriaux que mes photos de couple. On a la pudeur qu'on peut. 

Quoi qu'il en soit, quand je vois l'arrivée du fixe-chaussettes nouveau cent ans après sa création, soixante ans après sa disparition et quelques mois après que j'ai prédit son retour, je me dis que je ne dois pas sacrifier le sujet mode. 2017 commence bizarrement, y a pas à tortiller (de la chaussette). 

En 2018, croyez-moi, ce sera le bonnet de nuit. Et la liquette, la vraie.

Je n'ose pas plagier Intermarché, dont les voeux sont une merveille de communication bon enfant et intelligente, mais à tous ceux qui passent ici,  chaque semaine ou par hasard, je vous souhaite une très belle année.  Qu'elle vous soit douce, pleine de joies, de rires, de regards, de réflexions. Que le poids des mots soient toujours plus fort que le choc des photos et que le cachemire mette la bouloche à l'acrylique.

Quand Stelda fait de l'investigation

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J'ai fait du lèche-vitrine sur un site de luxe et j'ai été étonnée : vraiment, on trouve de très bonnes affaires, y a même des basiques soldés à 70 %. 

Par exemple, j'ai trouvé cette petite robe en taffetas de soie Oscar de La Renta étiquetée 2 556 euros au lieu de 8 523 euros. Quand même. Autant vous dire que j'ai hésité, hésité, hésité. Ca peut toujours servir pour le festival de Cannes. Et rose sur rouge, rien ne bouge, c'est top, c'est Lacroix. 


J'avoue que mon premier choix, c'était cette robe de Vika Gazinskaya, façon Wonder woman sous filtre Gingham (à 622 euros, c'était inespéré) mais EVIDEMMENT, elle était épuisée. Vous avez remarquée cette loi des soldes ? Ce que vous voulez est toujours épuisé.


Parce que rebelotte avec cette petite chose signée Roland Mouret! Elle aussi, pfft, envolée. Faut dire que 533 euros pour jouer les Carla Bruni, c'était pas cher payé.

Et celle-là, hein ? THE robe Michael Kors pour faire poupidoupidoudou, hihi. Un petit lamé or qui va bien, un classique depuis Marylin et même avant, va savoir. A 959 euros, c'était l'investissement du siècle. Mais là aussi, sold out. Enfer et damnation.


Ce modèle rose poudré longueur genou et très Hepburnien, Oscar de la Renta encore, était disponible et presque dans ma taille. Et parfait pour l'investiture de Donald. Mais comme je ne suis pas invitée, j'ai résisté et je n'ai pas craqué. Trop fortiche, la Stelda.


J'aurai pu me consoler avec ce chemisier en soie Philip Lim. A 129 euros, soit le prix d'un top Comptoir des cotonniers, c'était le coup du siècle. Mais il ne passe pas à la machine. 

Conclusion : y a des nanas qui font les soldes sur internet pour s'acheter des robes de soirée à 3000 euros. Au vu des produits épuisés, je soupçonne Melania Trump.

Les perles de la communication #2

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Le premier volet des perles de la communication vous ayant beaucoup fait rire, je vous partage ma nouvelle récolte. En haut du podium, le sprunch (comprenez une séance au spa suivie d'un brunch) : tombé dans les boîtes mails il y a quelques semaines, ce barbarisme, ou néologisme, c'est selon les goûts de chacun, a provoqué un certain émoi dans les rédactions. Mais il y a d'autres pépites horrifiantes ou stupéfiantes. J'ai créé trois catégories :

Catégorie WTF 


Venez vivre une Expérience sensorielle (autour du lancement d'un slip) : l'invitation que tu ne sens pas...

- Penseur maroquinier : j'attends le poète chausseur et le philosophe chocolatier.




Catégorie Veganwashing 


- Nos jeans sont vegan : que celui qui a déjà porté un jean teint au sang de poulet lève la main (et les étiquettes de ceinture sont généralement en carton ou en skaï). 


- Nos cosmétiques sont à base de glycérine vegan : la glycérine animale existe, certes et c'est horrible, mais elle est rarement utilisée dans les cosmétiques vendus en France. Et pour rappel, la glycérine minérale (à base de pétrole, en gros) est vegan. Quand à la végétale, ben elle est vegan aussi. 

Après le greenwashing, nous assistons à une déferlante de veganwashing : on n'arrête pas les ficelles marketing. Beaucoup de marques de maroquinerie mentionnent cuir végétal, mais il n'existe pas (en tout cas, je n'ai encore rien vu de commercialisé même si des prototypes sont en phase de tests) : il s'agit de cuir animal, tanné avec des écorces ou des extraits végétaux au lieu de chrome, etc. Même si c'est mille fois mieux pour l'environnement et la santé des ouvriers, on est loin du cuir en fibre d'ananas ou de lin. Mais je m'égare, retournons à nos lauréats.

Catégorie Pourquoi faire simple 



- "Quand l'engagement personnel se double d'une dimension éthique, la bague de fiançaille et l'alliance ne se pensent plus seulement comme symboles du don de soi mais également éco- responsables"(pour un site de bijoux) : vas-y, culpabilise-moi jusqu'au trognon, ça envoie du rêve.

- "L'objectif est de développer la réflexion collective sur la représentation des personnes en situation de handicap, à travers des films, des débats, la promotion de spectacles ou d'expositions" (un projet Ulule: le temps de lire, puis de comprendre, tu as oublié ton code de CB. Ou tu as donné tes 20 euros aux deux Témoins de Jéhovah qui sonnaient.



PS : Devant l'objet ci-dessous, je parlerai volontiers de sacart : sac+oeuvre d'art. Un must pour la fashion week qui commence la semaine prochaine.
Déniché sur Zazzle

Soins bio : mes chouchous

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Ma copine Woody a une super rubrique beauté intitulée : "Je rachète ou pas ?" J'espère qu'elle m'excusera de lui piquer le concept, mais je le trouve vraiment super et il dit bien ce qu'il veut dire. En tant que blogasse, je suis obligée de tester des crèmes et des mascaras. Et finalement, une fois terminé, la question essentielle est bel et bien celle de Woody : je rachète ou pas ? Quand je regarde dans mon tiroir, certains produits reviennent tout le temps. Il y a un moment que je n'avais pas fait un  un inventaire de mes soins chouchous, les indétronables, ceux vers lesquels je reviens sans cesse même si j'essaie tout le temps de trouver mieux ailleurs (ça fait partie de mon job, non ?), ceux à qui je décerne un 8, voire un 10 / 10, depuis des mois et parfois des années. Hasard ou pas, tous sont bio et / ou naturels.

Ceux que j'ai (encore) racheté en 2016 pour 2017 


Le baume à lèvres Beauty and Care de Lavera. 9/10
Le meilleur pour protéger et réparer les lèvres du vent, du froid et du soleil. Tout simplement.
4,50 €

Le Velouté de Karité de Karéthic. 10/10
Je n'ai pas trouvé mieux, en tout cas pour mes gambettes l'hiver! J'ai testé une quantité astronomiques de laits, beurres, crèmes et baumes corporels, bio ou pas, naturels ou pas et aucun, pas même le fameux Lipikar de La Roche Posay, ne lui arrive à la cheville. (
14 € le pot de 50 ml

Le déodorant Acorelle. 8/10
Le déo bio, c'est la quête impossible, le Graal, le Dahut. Celui de Lavera avait supplanté celui d'Anne-Marie Börlind, et crac, Lavera a trouvé son maître. En tout cas, avec l'Acorelle, je ne pue pas plus qu'avec le Nivéa 48 h (oui, j'ai toujours le sentiment de puer, même avec un déo de compèt'). 
4,90 €

Le dissolvant naturel Santé Naturkosmétik. 10/10
Alors c'est bien simple, il a révolutionné la vie de mes ongles. Depuis que je l'utilise, je n'ai plus jamais d'ongles dédoublés ni cassés. Un miracle, quand on sait que je porte du vernis 365 jours par an. Et en prime, le flacon pompe est top. 
7,75 € le flacon de 100 ml

Le masque Crazy Me de Funny Bee. 10/10
Un masque de nuit qui défroisse la tronche et transforme une mine de zombie en Une de Vogue. Ok, il coûte une blinde mais il vaut le coup et tient ses promesses. J'étais presque prête à me passer de vernis à ongles pour en racheter! Je ne l'utilise pas tous les jours, donc il tient plusieurs mois, ça lisse l'investissement.
37,90 € le flacon de 30 ml

Le démaquillant Aura Mirabilis de Roger&Gallet. 9/10
Il sent bon le frais, ressemble d'abord à un gel avant de se transformer en huile quand on l'étale, puis en lait quand on le rince. Je suis fan, fan, fan. C'est vraiment la minute déteste du matin. Il est top pour les peaux mixtes : il ne laisse pas la peau brillante mais l'hydrate assez pour l'empêcher de tirer. Et zéro pelade, boutons ou effets secondaires disgracieux. 
20 € le tube de 100 ml

Parmi mes soins chouchous, figurait aussi le gommage enzymatique de Mademoiselle Gabrielle. Le truc magnifique et efficace, dont je vous ai déjà parlé plein de fois! Malheureusement, la marque n'a plus de site et je crains bien qu'elle n'ait fermé boutique. J'ai entamé mon dernier pot avec beaucoup de tristesse. C'est la deuxième fois qu'une de mes marques de beauté chouchoute s'évanouit dans la nature et ça désole terriblement : pour moi, bien sur, mais surtout pour leurs créatrices.

Je ne parle pas des crèmes pour le visage ni des shampoings : le sujet est trop complexe, il mériterait deux articles complets, alors ce sera pour une autre fois.

Les sites officiels des marques :

Acorelle
Funny Bee Paris
Karéthic
Roger&Gallet


Une expérience disruptive

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Si toi aussi, tu détestes les marchands de soupe gonflés au digital, les mirobolantes idées nouvelles, les phrases sur-vitaminées complètement creuses, les mots qui envoient de la paillettes en plein vent,

Si tu restes dubitatif face aux théories se révélant absurdes une fois transformée en pratique.

Si tu as l'impression d'être complètement à la masse en appelant ton CV bêtement CV au lieu de parcours de compétences

Si tu peines à ripoliner toutes tes expériences et tes études

Si, comme moi, tu as envie de sortir ton revolver quand tu entends les expressions révolution participative, concept innovant,  et disruptif dans la même phrase

... Alors cette vidéo te plaira peut-être.

Un grand merci à Mademoiselle Maeve pour cette découverte (et cette crise de rire)




Spéciale dédicace à Dame Belette !

La Haute Couture selon Vêtements

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Voici la collection (?) Eté 2017 de la marque Vêtements, intégrée depuis six mois au calendrier officiel de la semaine de la Haute Couture. Je vous laisse admirer et apporter votre propre réponse à l'interrogation du Modalogue, la mienne tient en cinq mots : ça me laisse sans voix.


Oh, bien sûr, intellectuellement, je peux tout à fait comprendre. Mais émotionnellement et en mettant les choses en perspectives, un tel niveau d'imposture me laisse béate. Et en prime, c'est vendu comme "un décryptage des stéréotypes, une mode radicale, une marque qui met la diversité au coeur de la mode". 

Réenchanter les soldes

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Une lectrice m'a demandé comment j'avais pu imaginer l'arrivée du fixe-chaussettes. Fastoche : je suis une grincheuse intrinsèquement rétive au changement et à la modernité. Comme je mets 38 mois de retard à m'intéresser vraiment aux nouveautés et que parallèlement, la mode est un éternel recommencement, du coup, ça me permet d'être en avance. Donc, alors que tout le monde fait les ventes privées, j'ai fait les soldes. Voilà.

Je confirme : les soldes ne sont plus ce qu’elles étaient. A la deuxième démarque, j'ai pu trouver des modèles de la saison, avec des couleurs potables et même, miracle, dans ma taille. Et soldé à 50 %.   Devant les portants, j'ai eu le temps de retourner toutes les étiquettes pour vérifier les compositions et le lieu de fabrication. J'ai même pu essayer tout mon butin en cabine, sans être ligotée ni jetée sous un bac par une furie ou deux. 

Ca fait bizarre, des soldes sans cohue, sans transpiration, sans coups de coude dans le menton. J'avoue que ça m'a réconciliée avec la chose. En juin, parole de Stelda, je refais les soldes.


PS : pour attirer les foules, il suffirait juste de renouveler un peu le truc, par exemple, en soldant tout ce qui n’est jamais soldé : les billets de tram, les billets SNCF (pour les 26-59 ans qui n’ont jamais droit à aucune réduction, sauf s’ils partent en week-end à Venise et honnêtement, c’est rarement ce qui nous pousse à faire la queue au guichet de Saint-Pierre-des-Corps), les factures d’eau, les vernis Dior, les places de parking en centre-ville, les œufs de poules élevées en plein air, les parfums de Serge Lutens, les chaussures en taille 38, les petites robes noires, les foulards Hermès, les batteries de cuisine en inox, les bouteilles de chinon, les carafes anciennes, les pulls en cachemire bleu marine, l’essence, le savon de Marseille, l’inscription à la cantine, les menus dégustation, les bonbons Haribo, les canettes de Pepsi (ou de Coca-Cola, on n’est pas bégueule), les chèques cadeaux à la Fnac et chez Boulanger, Darty, Comptoir des Cotonniers, Séphora... bref, solder enfin tout ce qui est vraiment indispensable. 

Match de mascaras #3

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Ah, ah, il est là, il revient! Même si je n'en parlais plus ici depuis des mois et des mois, j'ai continué à essayer consciencieusement 2 à 3 nouveautés mascaresques par an. Comme il serait dommage de gâcher tant d'énergie, un débrief s'impose. Sur le ring aujourd'hui, deux mascaras sortis en 2016 et au prix quasi identique. Les deux sont disponibles seulement en noir, mais les basiques, c'est la vie, et ceux-là promettent un effet boeuf pour un prix relativement raisonnable. C'est parti mon kiki!



Respectissime Multi-dimensions de La Roche-Posay, 19,20 €

Alors je vais être honnête, je n'ai pas scanné la composition. Mais le résultat parle de lui-même, il est vraiment doux pour les cils. Et ça, c'est cool! La brosse est souple et permet d'attraper tous les cils, même les petits. J'ai enfin vaincu ma phobie des brosses en silicone (même si je préfère toujours les brosses touffues).

Bon point :
Il assure. Il allonge, épaissit, toussa, en deux passages. Hop, hop, hop, parfait pour le matin. Et le soir, les cils restent sur la paupière, pas sur le coton. La preuve qu'il est bien ? Je l'ai découvert grâce à la marque et je l'ai racheté ensuite avec mes petits sous.

Mauvais point : 
Le packaging, bloqué dans les années 80. Plus sobre, à la limite du ringard, c'est difficile. Mais parfois, le résultat mérite qu'on dépasse les apparences. 
Le temps de séchage. Il faut patienter quelques secondes après l'avoir posé, sinon, on se retrouve avec des pattes d'araignée dessinées sur la paupière. Et là, c'est moins glam, sauf si on va à une murder party.





What's your type de The balm, 19 €

La blogueuse Sophie de (dé)maquillages l'a tellement vanté que j'ai tenu à juger moi-même la bête. La marque devait me l'envoyer, elle a traîné et comme j'en ai eu marre d'attendre, je suis allé au Monop' l'acheter moi-même. 

Bon point : 
Les cils sont gonflés, il est ultra rapide à poser (plus rapide que le Respectissime). 

Mauvais point : 
Là aussi, le packaging. Je ne suis pas fan du concept "rétro-lolilol" avec un mec bodybuldé sur le carton, ça me ferait plutôt fuir mais je suis trop vieille pour ces bêtises leur axe marketing, donc c'est normal... et en prime, la présentation joue un peu l'ascenseur émotionnel, puisque le mascara en lui-même est très (trop) sobre.
Il n'allonge pas beaucoup.


Conclusion ?  Les deux sont parfaits pour un maquillage de jour. Pas d'effet waouhhhhhh ni d'yeux papillon, contrairement au Dior, ou au L'Oréal Paris mais ils valorisent les cils. Je vous entend déjà : "Oh, hé, là, tu ne nous aide pas!" Ben si : si vous avez les cils vraiment fragiles, optez plutôt pour le Respectissime. Si vous êtes ultra pressée, c'est le The Balm qui fera votre bonheur.

L'art et la mode

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La semaine de la haute couture est passée à la vitesse d'un éclair et je n'ai même pas eu le temps de regarder les défilés. La honte! A ma décharge, cette fameuse semaine dure plutôt trois jours, donc ça passe encore plus vite. Bref, en attendant un débrief digne de ce nom, il y a une robe à retenir : celle de John Galliano pour Maison Margiela, ornée d'un visage en tulle. De la poésie à l'état pur qui a demandé plus de 300 heures de travail.

On se demande souvent si la mode est de l'art, cette fois, la réponse semble claire.

modèle haute couture Maison Margiela Eté 2017, dessin de Benjamin Shine

Washing en pub : l'overdose

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LinkedIn a fait une campagne comique contre l'uniformisation des CV et la surconsommation des mots à la mode (ou buzzwords). Mais ces fameux mots à la mode ne sévissent pas seulement dans les couloirs de Pôle Emploi ou les cabinets de recrutement : on les retrouve aussi dans les journaux et le marketing, autant dire un peu partout. Chaque secteur a son lexique mais c'est dans la communication B to C, c'est-à-dire des entreprises vers les consommateurs, qu'il est le plus visible. Je ne sais pas si c'est mon esprit naturellement porté au sarcasme, le fait de travailler dans l'information et la communication ou l'overdose de publicités tout azimut, dans la rue, dans les magazines, à la radio, sur Instagram (et jusque dans les dessins animés) qui me blase mais le marketing a de plus en plus de mal à me convaincre quand il vante des valeurs. Je ne suis pas la seule : même Lutin n°1 et Lutin n° 3 détectent illico l'appât au bout de la ficelle. Soit je leur ai implanté un radar, soit la pub est vraiment en train de  se noyer. Comme je n'ai pas fabriqué des enfants bioniques, je penche pour la deuxième option.

Du statut de pigeon à celui de paranoïaque, on n'a fait qu'un pas mais on l'a fait des deux pieds et ce n'est pas à nous que ça profite le plus. Tee-shirt, livres, films, restaurants, snacks, bijoux, rouge à lèvres, escarpins, chocolats, appli, tout est washé. Même les programmes politiques. Tout est éthique, éco-responsable, LGBT-friendly, handi-copain, love-diversité, #madeinFrance, recyclable, électrico-économe, vegan, no gluten, #nocruelty, on nous vend du rêve en utilisant nos peurs : peur de la haine, peur de l'avenir, peur de mourir sous nos déchets, peur de manquer, peur d'être exclu, peur de souffrir, peur de mourir. Et pour qu'on n'ait pas trop le temps de réfléchir, des fois qu'on prendrait du recul et qu'on n'achèterait pas ces merveilles qui effaceront tous les problèmes du monde, on nous le comprime en vidéos de 0,55 minutes, en 140 signes, en article à partager en un clic mais dont on lit juste le titre. Et on nous fait ingurgiter acheter tout et n'importe quoi.


Pendant des années, sur la bonne foi de photos colorées et rieuses, on a acheté des tombereaux de Tampax aux pesticides, de jambon saturé de gluten, de tee-shirts jetables et de carottes lavées à la soude. Et puis un jour, aux aurores des années 2000, voilà qu'on découvre que la pub est là pour vendre et qu'elle n'a pas trop d'états d'âme. Et là, paf, tout d'un coup, on ausculte chaque produit au microscope en poussant notre caddy (au lieu d'aller direct chez le producteur, putain! C'est mal, moche, paf, 10 points en moins sur l'échelle du citoyen du monde). Alors demi-tour toute, on exige des entreprises qu'elles montrent patte blanche et on se rassure... en épluchant leurs onglets coquets :  Engagement, Notre projet, Nos valeurs ou Notre philosophie. En même temps, j'en connais peu qui nous expliqueraient, les yeux dans les yeux, que leurs bénéfices sont tirés de l'esclavage des enfants indiens, qu'ils remisent les femmes enceintes dans des placards, dépouillent les bébé phoques ou répandent du mercure dans nos casseroles. Y a guère qu'Abercrombie qui a osé faire le coup en assenant qu'il vendrait jamais rien aux gros avec le résultat qu'on connaît : les gros se sont rebiffés et Abercrombie est en train de plus vendre grand-chose à personne (paf, sur le nez). 

Aujourd'hui donc, tout est suspect, tout le temps, partout et on exige des fabricants et des entreprises (et même des films, des livres, de tout, en fait) des gages de propreté. Comme ils veulent continuer à vendre, ben ils nous en donnent. Par poignées, à coups de buzzwords : participatif, pluriel, disruptif, social, inspiré, respectueux, authentique, ... répétés jusqu'à l'obsession. Le hic, c'est qu'on oublie encore une fois la malice de la pub et on replonge les yeux fermés, mais cette fois, dans le washing à 360°C, comme on a plongé dans les carottes épluchées à la soude. Sans plus se poser de questions sur la faisabilité des fameuses promesses de la marque, le fond de ses valeurs, toussa.
Ceci est une gomme en caoutchouc naturel

Le cerveau bien essoré, on culpabilise dès qu'on achète une gomme qui n'a pas tous les labels qui vont bien pour vite, vite, acheter celle qui les affiche. Par exemple, la gomme ci-dessus est en caoutchouc naturel et sa voisine, elle aussi en caoutchouc naturel, est présentée "sans PVC, écologique et hypoallergénique". Véridique. Ca m'a déjà collé la pression pour la rentrée prochaine. Du coup, je suis allée zieuter si Bic, avec ses trucs jetables en plastique, est bien engagé dans une démarche éco-responsable. Bingo. L'onglet est même placé en plein milieu de la page. 


Me voilà noyée dans un doute affreux : outre les gommes, pourrais-je continuer à acheter des stylos à bille Bic ? Et si non, les cartouches d'encre Waterman sont-elles durables ? Je vais vérifier. Et si non, l'encre pour le stylo à pompe de mon grand-père sera-t-elle non-toxique ?? En attendant, me voilà  soupçonnant Bic de greenwashing sévère, juste parce que c'est un vendeur de trucs jetables. Alors que non, peut-être pas, car vendre honnêtement est toujours possible. Comme le rappelle Yonnel Poivre-Le Lohé, la communication responsable existe. Elle n’a rien à voir avec l'utilisation en flux continus de buzzwords, ni avec l'étalage de normes, labels ou engagements. La communication responsable, en gros, c’est la pub honnête  : je fais un produit qui peut t’être utile, te faire gagner du temps, économiser de l’argent ou juste te faire rire. Et je le fais bien, preuves à l'appui. A nous de voir ensuite si on a vraiment besoin de ce produit, c'est là que nous pouvons exercer une bonne partie de notre responsabilité.
Si le greenwashing vous intéresse, son blog est un trésor d'informations : il y décortique le pire et le meilleur des campagnes des grands groupes.

PS : mince, je deviens décroissante! Est-ce compatible avec le statut de modasse ??

Pour aller plus loin
L'article de So, du blog (dé)maquillages, sur le washing des marques cosmétiques (sans doute l'un des secteurs, avec l'alimentation, où il est le plus important)

Pour sortir de la paranoïa et se réconcilier avec la communication :
De la publicité à la communication responsable, d'Yonnel Poivre-Le Lohé, éd. Charles Léopold Mayer, 19 €.



Pour sortir de la culpabilisation en apportant sa petite goutte d'eau et former un océan :
Vers une consommation heureuse, d'Elisabeth Laville, Allary Editions, 18,90 €

A fond le kitsch

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Avec 723 livres à son actif, Lady Cartland est entrée dans le Guiness Book et bon courage à qui voudrait la détrône : la reine du roman à l'eau de rose avait un rythme d'enfer, écrivant jusqu'à deux romans par mois. Sa silhouette rose bonbon et chapeautée, son visage de poupée maquillé et ses bijoux ont participé à construire sa légende. On peut y ajouter son petit toutou blanc, ses dizaines de robes fushia, ses fourrures blanches. Et si on connait tous, plus ou moins, l'un ou l'autre de ses titres   ("Impétueuse duchesse, La fiancée rebelle, ou que sais-je) on a oublié qu'au milieu de cette montagne de romances, elle a publié un livre de cuisine pour les amoureux. 



C'est pourtant dans cet ouvrage-là que son amour du rococo est le plus éclatant. Montagnes de crèmes chantilly, porcelaines fleuries, bibelots de faïence, du rose et encore du rose... l'esthétique culinaire de Lady Barbara (comme son look) confine au sublime.  Ca m'a presque dégoûtée du kitsch. J'ai bien dit presque. 


Aucune vitrine de Saint-Valentin n'arrivera à la cheville de ces mises en scène. Mais à l'heure du minimalisme triomphant, oser un peu (beaucoup) de fantaisie met une touche de gaieté dans la vie. Et nous empêche de nous prendre trop au sérieux.


By the way, comme l'ami Karl Lagerfeld ou Chantal Thomass, cette chère Barbara nous rappelle que la signature stylistique reste un coup de pouce essentiel pour passer à la postérité. 

Pour aller plus loin : 


YouTube et moi

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Mettez-moi devant une vidéo YouTube et je décroche au bout de 28 secondes. Ca me saoule vraiment. Ne me demandez pas pourquoi, je ne sais pas, mais j'ai l'impression de regarder du Télé Achat en moins bien, et avec encore moins de suspense. Je ne comprends pas comment 98 % des chaînes réussissent à concilier un décor et un montage catastrophique (normal, puisque c'est amateur) tout en étant formaté. 

On arrive à un concept effrayant : le point de vue personnel formaté*. Parce que, soyons honnête, ça commence toujours pareil pour les chaînes beauté ou mode ("Salut les fiiiiilles"), avec les mêmes musiques pour les chaînes d'humour, les mêmes effets d'animations (un truc fluo qui explose en faisant Pouêt ou Boum), les mêmes voix off, et ça traîne tellement en longueur... qui a envie d'attendre 28 mn pour savoir si ce rouge à lèvres tient ses promesses ? Y en a sûrement, mais pas moi. Je dois être trop vieille pour ces billevesées, j'ai bientôt 40 ans, plus de temps à perdre. Je dois surtout être vieille pour de vrai : Lutin n°1 adore, Lutin n°2 aussi et même les copains de Lutin n°3 veulent devenir youtubeurs. Pour rappel, il a 7 ans. J'ai failli tomber de ma chaise le jour où il m'a dit ça, et heureusement que je ne suis pas tombée, vu qu'on était dans la rue et qu'il n'y avait pas de chaises.

Bref, je suis totalement hermétique aux chaînes YouTube, à quelques exceptions près : Nota Bene, un Tourangeau qui cause Histoire avec sérieux et humour (deux axes de choix à mes yeux) et Laurette, qui mixe beauté et frappadinguerie (encore deux de mes axes fétiches). Laurette, c'est la seule youtubeuse beauté qui réussisse à me faire rire. Alors merci Laurette!


*Ce concept sévit malheureusement partout : en déco, en mode, en journalisme, en politique, en cuisine, en musique...

PS : si vous avez des chaînes chouchoutes et pas formatées à me conseiller, je prends, avec plaisir. Je ne demande qu'à sortir de ma zone de confort!

La poésie au quotidien

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Et si on matérialisait la musique ? Le designer italien Federico Picci a transformé les sons en bulles et les a mises en scène autour d'un petit piano à queue, d'un grammophone, d'une paire de chaise. Des touches de noir, beaucoup de crème et de la lumière, un mélange de bois et de pierre, de surfaces lisses et de moulures... Chaque élément se répond. 

C'est juste beau. Et ça fait du bien.



Vous pouvez suivre Federico Picci sur son Instagram.

Source photos : Federico Picci

Ci-git la couture

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Alors voilà, j'étais dans un trou, écrasée sous une montagne de travail et je n'ai même pas pris le temps de regarder les défilés début mars. Ni le temps de venir vous faire un coucou et m'excuser. Pardon!!!

Il a fallu un électro-choc pour me faire réagir. Une amie m'a envoyé un lien vers le défilé Balenciaga et vous savez quoi ? Ca m'a donné envie de retourner illico dans mon trou, de creuser un peu plus et d'y rester. Regardez plutôt :


Ce directeur artistique représente à la perfection toute l'escroquerie intellectuelle de la mode actuelle. Il ne sait pas coudre, il ne connait rien aux tissus (ou s'en fout). Le choix des matières est ahurissant : trop rigides ou trop molles, on dirait une collection d'un styliste débutant qui a gratté des coupons à droite, à gauche, au petit bonheur de aumônes. Et ne parlons pas des coupes : les formes sont inaudibles et inintéressantes. Ni vraiment étranges au sens de stupéfiant, ni proportionnées, juste laides.

La seule chose que j'ai trouvé intéressante ? Les bottes-chaussettes colorées. mais ce monsieur nous les a déjà sorties plusieurs fois.

Conclusion ? Gvasalia est un  metteur en scène mais en aucun cas un couturier. 

La fin d'un cycle ?

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Après avoir envahi les cinq continents avec des monceaux de fast fashion, H&M change de visage et prend un virage à 180 ° avec sa nouvelle enseigne Arket. Cette fois, pas de cheap, promis, et pas de petits prix non plus : le Suédois inaugure une nouvelle chaîne de concept stores à l'esprit nordique chic. Histoire de revenir à ses origines, son histoire (version communiqué de presse) et de stopper l'hémorragie d'une partie de sa clientèle (version réaliste). Car "nombre d'entre eux recherchent des produits simples et qualitatifs, dans des magasins où l'on se sente bien", selon Le Parisien.

Donc chez Arket, on trouvera des vêtements pour hommes, femmes et enfants, de la déco... le tout avec de "belles matières et des coupes intemporelles". Pas de cheap, on a dit, la preuve : la chemise pourra monter jusqu'à 115 euros. La première boutique ouvrira à Londres à la rentrée, suivie d'une série à Munich, Copenhague et Bruxelles pour commencer.

Je parlais le virage à 180° : c'est un peu exagéré. & Other Stories annonçait déjà ce changement. Et c'est peut-être la fin d'un cycle, celui de la fast fashion.




Ce qu'il reste de Christophe Decarnin

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C'était il y a sept ans, quatorze saisons, bref, une vie, dans le prêt-à-porter. On ne regarde pas assez les anciens défilés. La mode défile si vite qu'on ne pense jamais à regarder en arrière et pourtant... pourtant, c'est important. On comprend mieux le talent d'un styliste. En mode comme en poésie ou en peinture, le temps est un sélectionneur impitoyable. Et Decarnin, disparu de la scène depuis six ans, mérite d'être regardé.


Sept ans plus tard, cette collection de Christophe Decarnin pour Balmain m'émeut terriblement. Certes, c'est court, moulant, pailleté, "des robes presque trop courtes pour être appelées robes", écrit Cathy Horyn. C'est terriblement "cool" selon les diktats parisiens, très Emmanuelle Alt, Jeanne Damas, sexy et rock'n'roll mais il reste une pointe de réserve. Il y a de la grâce dans les grandes lavallières, une pointe de rétro dans le bouffant de certaines manches, dans les bustiers travaillés. Ce n'est pas violent. 

On mesure surtout ce que lui ont emprunté Slimane et bien sûr Roustaing qui ne fait que suivre la route tracée par son maître mais sans son adresse.

Je pense très souvent à Christophe Decarnin. Je ne sais pas où il est, ni ce qu'il fait. J'espère qu'il est heureux, qu'il ne regrette pas. Si vous aimez la mode, ne l'oubliez pas, s'il vous plaît. 


Dédicace à Christophe (vous permettez que je vous appelle Christophe?)

Le cas des Français

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Hier soir, on était avec Lutin n°1 dans la cuisine en train de parler politique : "Pour qui tu vas voter, toi ? oh lala, je sais pas! Pas pour Untel, c'est sûr, plutôt crever", bref, je vous fais grâce de l'issue du débat, qui est personnel et en outre ne regarde que notre conscience. Et puis brusquement, de fil en aiguille, je ne sais pas comment, a jailli une révélation : la France s'acharne à se couler dans le moule de la politique à l'américaine ou rêve d'un modèle scandinave alors que bon sang, ça nous va comme des plumes d'autruche à un boa. On n'est clairement pas fait pour ça. La preuve ? On adore râler. Ce quine sert franchement pas à grand chose, si ce n'est mettre ses voisins / collègues / proches en rogne. Et à déclencher des grèves. Pire : quand on regarde les moments de l'Histoire de France, on réalise qu'on est excellentissime dans l'inutile. 
  1. On s'est roulé par terre et on a réussi à imposer au monde entier les Droits de l'Homme alors qu'on crevait de faim. C'est ce qui s'appelle avoir le sens des priorités. 
  2. Le coup du vase de Soissons. Clovis s'est clairement défoulé les nerfs, n'empêche qu'il a marqué les esprits. Et on en cause encore.
  3. On a été géniaux à Camerone : 63 mecs qui se battent contre 2000 juste histoire de dire "on l'a fait", faut être un peu zinzin, mais depuis, la Légion a été donnée en exemple à toutes les armées du globe.
  4. On a épaté l'ONU avec le petit Villepin qui braille "Moi, je suis pas d'accord", face aux représentants de 190 pays et aux Etats Unis qui se sont demandé qui c'était ce mec.
  5. On a dépensé une fortune à concevoir les jardins de Versailles et maintenant, on attire des wagons de touristes avec (dites-moi un peu ce qu'il y a de plus superflu qu'un jardin à la française??Tailler les petits buis en forme de boule, franchement, ça sert à quoi ? Alors qu'un bon vieux HLM, ça, c'est pragmatique). 
  6. Idem en design, en dessins animés et en mobilier. Pas besoin de ça pour vivre.
  7. Côté économie, on est numéro 1 mondial  de l'industrie cosmétique. Là encore, on a vu des trucs plus indispensables qu'un parfum. 
Et je ne vous parle pas de la mode, des bijoux, de la pâtisserie : vous conviendrez qu'un fraisier ou un Saint-Honoré, c'est tout sauf vital. Et bien moins utile qu'une bonne vieille industrie énergétique. Donc faut l'admettre, on est super bon avec ce qui ne sert à rien. 
Question : pourquoi diable s'acharner à vouloir des hommes politiques pragmatiques ? C'est bon pour les Américains, ça. Nous, on est taillé pour le panache. Et les robes en plumes d'autruche.


PS : on est assez fortiches aussi en opéra, en théâtre, en poésie. Toujours très inutiles. 

Photo : château de Villandry
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