Vive Maurice!

Faut que je ponde un Pulitzer, là, y a urgence. J'ai des frais incompressibles : la collection complète de Maurice Manufacture qui me fait de l'oeil. Et pourtant, Dieu sait si la chaussure masculine féminisée n'est pas ma tasse de thé. C'est vous dire l'amplitude du choc. Maurice et moi, ç'a été le coup de foudre. Je veux divorcer de Minelli, André et compagnie. Je veux du Maurice et un jour, j'en aurais. Dès que Mr est dispo, hop, on saute dans la voiture et on va voir Maurice à Cholet. 

Mais c'est qui, ce Maurice ? Une fabrique de chaussures née en 1949 (Maurice serait donc une femme, on devrait l'appeler Mauricette, en fait). Et voilà qu'enhardie par la vague du made in France, la petite manufacture rachetée en 1998 s'est mise à créer des modèles pile poil comme les modasses aiment. On va les voir partout. Comme leur plus célèbre concurrent, elle a su trouver les bonnes couleurs et les bonnes matières. Assez fantaisie pour nous donner envie d'acheter la collection complète mais assez basiques pour survivre aux outrages du temps et de l'usage.

Maurice Manufacture propose donc 3 modèles, mocassins, richelieux et boots, déclinés en une multitude de couleurs et de matières : croûte de cuir, verni, cuir pailleté, peau de bête... tous disponibles du 35 au 41 et doublés en cuir de veau beige. Quant au prix, Maurice doit être auvergnat : 145 à 169 €, 200 € pour des boots. Pour du made in France 100 % cuir, dont certains modèles en agneau, chapeau, Maurice. Preuve que quand on veut, on peut faire du beau sans assassiner le client et en payant des congés payés à ses ouvriers (Maurice emploie 43 personnes, dont 8 laceuses à domicile).

J'ai pas d'actions (hélas, parce que je pense qu'ils vont péter la baraque), ni reçu de chaussures gratuites dans ma boîte aux lettres (re-hélas!!!) mais je vous montre les 3/4 de la collection quand même (parce que je n'arrivais pas à savoir quel modèle était le plus chouette). J'ai un faible pour les boots marine à l'arrière argent, mais le choix est douloureux. Je crois que le jour où Maurice fabrique des escarpins, je l'épouse sur le champ (serai polygame, tant pis, mes bottes Manas s'en remettront).