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Channel: Le Cas Stelda - blog mode et chroniques
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Les traversées du désert

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down town

Même les modasses les plus aguerries le vivent un jour ou l'autre : un matin, ou plutôt un soir, on se rend compte qu'on n'a plus rien à se mettre. Mais pour de vrai, de vrai, pas pour rire. Plus rien ne nous ressemble. Notre penderie est celle d'une étrangère. C'est horrible. Presque pire que le smartphone qui tombe dans la baignoire. C'est ce que je vis depuis 2 mois. 

Comme bien souvent, une nouvelle vie donne envie de changer un peu de garde-robe ou de coiffure. Dans mon cas, ç'a été la garde-robe. Je ne sais pas si les fameux 35 ans ou le fait d'être écartelé entre les pages de Grazia, les sorties de défilés, le boulot à la maison et les sorties d'école, mais depuis un an, je tâtonne un peu beaucoup. Trouver un équilibre, c'est-à-dire un style qui me convienne et s'adapte à tous les terrains demande de la réflexion. Hélas, le retour à la fac a induit deux choses :
- Un planning de fou, donc plus le temps de faire les boutiques ni flâner sur les sites
- L'arrêt des piges car trop de boulot à l'école donc plus de sous

Or, refaire sa penderie demande du temps ou de l'argent. Quand les deux manquent, ça devient compliqué.  

En prime, je voudrais vraiment privilégier des fabricants durables. Ca complique la chose même s'il y en a de plus en plus car on ne les trouve qu'en ligne ou à Paris. Et je déteste acheter sans essayer, toucher, retourner, sentir. Et suis trop flemmarde pour faire 3 allers-retours au bureau de poste (et avec mes horaires de dingo, ça ne pourrait se faire que le samedi, jour béni à La Poste, comme chacun sait), au cas où il faudrait faire un échange. Quand je fonce à Monop' pour remplir le frigo (le seul magasin qui propose encore des trucs à moins de 100 euros sympa), je fais le plein en 30 mn chrono (passage en caisse compris) et je n'ai même plus le temps d'essayer. Les rares fois où je vais à Paris, je n'ai même pas le temps de passer dans les boutiques de créateurs. Je fonce comme une tarée pour enchaîner 6 rendez-vous dans la journée et m'écrouler ensuite dans le TGV.

Je deviens de plus en plus difficile (ou c'est la qualité qui se fait rare). Du coup, je flashe parfois sur des trucs chers. Du coup j'hésite. Du coup je n'achète pas. Et comme Ellen, je me console avec les produits de beauté et le maquillage : là, pour 20 ou 30 euros, je peux avoir une super crème naturelle, qui sent bon, dans un joli pot... fabriquée en France, sans produits chimiques. Ou des livres. Acheter des livres, allez savoir pourquoi, ça ne me culpabilise jamais. Ca doit être la fameuse exception culturelle.

Je n'ai rien acheté chez Zara depuis... au moins un an, peut-être deux. Je ne sais même plus. Je flâne régulièrement chez H&M et chaque fois, j'ai l'impression de nager dans une mer de polyester-acrylique. Je reconnais 180 trucs postés à droite et à gauche (le it-chemisier avec des gros coeurs, le it-manteau léop', la it-pochette irisée, les it-boucles à pointes). J'ai l'impression d'être propulsée dans le Blog de Betty. Je fuis à toutes jambes.
Ce n'est pas du snobisme : je me moque totalement d'avoir une marque à la mode. Je ne veux pas de ballerines ci, de jeans APC, de truc made in 3e ou 6e arrondissement. Je veux juste des vêtements qui me plaisent, qui m'accompagneront 4 ou 5 ans, peut-être 10. J'ai l'impression que c'est plus difficile que trouver la fission de l'atome.
Ca fait 3 mois que je dois faire le tour des friperies et que je repousse pour incompatibilité avec mon emploi du temps (elles ne sont pas ouvertes entre 21 h et 1 h, c'est ballot).

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Tenue de combat N°1.

Mais pour compléter l'urgence du changement, j'ai pris une taille. Pas de quoi se rouler par terre mais ça déséquilibre complètement ma garde-robe (Mr, si tu me lis, défense de rire, heureusement, je sais que vous, chères lectrices, me comprenez). Du coup, je suis perdue. J'ai fait un tri drastique et il ne me reste que 3 pantalons et 3 ou 4 jupes (qui ne vont pas avec les 3/4 de mes hauts, puisqu'ils ont été achetés pour aller avec d'autres fringues).

Je tourne donc avec mes 3 pantalons. Inutile de vous expliquer que ça me déprime totalement. Je suis au fond du trou fashion, que j'essaye d'éclairer avec mes pulls à paillettes, des créoles et du vernis rose (c'est mon baroud d'honneur). Ma fringale de basiques est assouvie, j'ai oublié les puces à perles. Je voudrais recommencer à concocter des tenues rigolottes, colorées, comme celle ci-dessus.

Allez, je garde le meilleur pour la fin : une société de production m'a contactée. Ils voulaient me filmer en train de faire les soldes. C'est flatteur, merci Madame, mais comment vous dire ? Je ne suis même pas sûre d'avoir le temps de les faire.

Voilà, je vous ai raconté ma vie dans le désert.

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Tenue de combat N°2. Vous avez compris le principe, je vous épargne la N°3.
basic1 par stelda

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