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Channel: Le Cas Stelda - blog mode et chroniques
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Le cas des filtres solaires dans les cosmétiques

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BB crème SPF 30, fard à paupières FPS 20, rouge à lèvres IP 15... Ca commençait à m'intriguer, ces filtres de protection solaires qu'on trouvait dans tous nos produits de beauté. Depuis quelques mois, on trouve des filtres UV partout : baume à lèvres, crème visage, crème pour les cheveux, CC crème, fond de teint, rouge à lèvres et même masque nourrissant ou purifiant... Est-ce justifié?  
J'ai posé la question à  Pauline Crozes, qui est pharmacienne. Elle a travaillé 3 ans chez Pierre Favre (le fabricant de la marque Avène, entre autres). Aujourd'hui, elle est chargée de cours à la faculté de pharmacie de Tours et intervient également auprès des préparatrices en cosmétique au CFA. "Clairement, non, les SPF ne sont pas nécessaires dans les produits d'hygiène, répond-elle. Et beaucoup de produits contiennent des filtres solaires sans l'indiquer! Soyons honnête, ça ne sert à rien d’avoir des filtres solaires dans les gels douches, les shampoings ou les masques de beauté... Le seul avantage que je vois dans cette publicité, c'est qu'elle participe à une meilleure éducation aux risques solaires." 

Et côté make up ou crème de jour, le SPF est-il plus utile ? En théorie, oui : les filtres solaires stoppent une partie des UVA. Ce sont ces UV qui accélèrent le vieillissement de la peau. Pas d'UVA = pas de rides. Sauf que... En pratique, la protection de la crème de jour ou d'une BB crème sera minime, voire inexistante. Pour qu'une crème solaire soit efficace, il faut en appliquer 3 ml sur le visage et le cou. Cela correspond à une cuillère à café pleine de crème. Imaginez la couche de fond de teint qu'il faudrait vous coller sur le museau! Pas sûr qu'on fasse vraiment ça avec notre CC crème.
Quant à la crème de jour, on l'applique le matin vers 7 ou 8 heures. Or, les filtres solaires sont photosensibles, autrement dit, la lumière les dégrade : il faut donc en appliquer une nouvelle couche toutes les 2 heures. Qui pense à se remettre de la crème de jour à midi, puis à 8h en sortant du bureau ? Surtout à raison d'une cuillère à café à chaque application! Pas très sexy pour déjeuner en terrasse (et avec une crème Dior à 80 € les 50 ml, je vous laisse imaginer le budget... vous liquidez le pot en une semaine, gloups! Ca mangera vite les repas en ville). Mieux vaut déjeuner (et marcher) à l'ombre.



Pauline Crozes m'a avoué être intriguée par cette vogue du SPF à toutes les sauces :"Peut-être est-ce pour faciliter la fabrication de certaines compositions ?" a-t-elle suggéré. J'y ai vu une autre raison : les marques utilisent les propriétés antirides des filtres solaires comme valeur ajoutée, pour vendre ainsi de nouvelles gammes et tant pis pour nous si ce plus est illusoire.
Enfin, les marques cherchent à désaisonnaliser les produits solaires. Les crèmes solaires, c'est comme les sorbets : pas de soleil ? pas de ventes! Et le solaire, c'est tout de même un gâteau de 123 millions d'euros par an en France (à titre de comparaison, les vernis représentent 73 millions).  A défaut de convoquer le soleil, si on peut nous habituer à mettre de la crème 365 jours par an, ça permettra d'en vendre plus. Une gentille dame l'explique avec beaucoup de conviction dans la vidéo ci-dessous pour La Roche Posay : 



La dame ne dit pas que les filtres solaires, c'est utiles mais polluants pour l'eau et pas terrible pour la peau (certains sont des perturbateurs endocriniens). 

 Bien sûr, on n'est pas tous égaux face au soleil. Les peaux se classent en 6 phototypes, plus ou moins sensibles au soleil. Lorsqu'on est du genre à prendre un coup de soleil en quelques minutes, faut-il utiliser systématiquement des produits avec SPF, par exemple lorsqu'on est exposé en marchant dans la rue, en allant faire son marché, etc ? Comment ça se passait il y a 50 ou 100 ans ? Y avait-il plus de cancers de la peau chez les pêcheurs ou les agriculteurs, les forains ?"Je ne sais pas, avoue Pauline. Il y a deux fois de plus de cancers de la peau aujourd'hui qu'il y a 30 ans mais il est difficile de savoir si c'est parce que les gens s'exposent plus (et mal), si c'est mieux diagnostiqué ou si le rayonnement UV s'est modifié. Peut être un peu des trois. Et dans les années 70, ç'a été la vogue de la graisse à traire. Les gens se faisaient cuire au soleil. Or le cancer de la peau n'apparait pas immédiatement. C'est l'épuisement de votre capital soleil qui le favorise et il peut se déclarer 30 ans après vos bains de soleil. On dit que le comportement que vos parents ont eu avec vous enfant déterminera si vous aurez un cancer de la peau."
Si on est vraiment sensible, oui, une crème de jour ou une BB crème avec SPF 30 est utile. Mais attention, il faut penser à l'appliquer 20 mn avant de sortir et à en remettre toutes les 2 heures maxi!
La meilleure protection, c'est l'ombre, le chapeau, les vêtements, éviter l'exposition prolongée au soleil entre 11 et 16 heures ... Et si vous ne pouvez pas l'éviter, mettez de la crème solaire IP 20 ou 30, 50 si vous êtes ultra sensible ou sur un glacier. So, de Démaquillages, décrypte très bien chaque indice et le fonctionnement des crèmes.  Parce que là encore, les pubs nous embrouillent un peu la tête dans les achats.

Fashion week #1

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Les défilés couture hiver 2014-2015 sont terminés, on a rangé nos baskets, nos escarpins, nos sacs en moumoute ou en plastique, nos cartons glacés. Il est temps de vous présenter mes chouchous personnels. Oublions les mastodontes vus et revus (de toute façon, Karl tourne en rond et Valentino, c'est toujours parfait) et partons à la chasse aux pépites.

Attention, cet hiver, c'est charbon et blanc glacé. On voit que les stylistes n'ont pas de gosses et ne prennent pas souvent le métro, hein. Pour le noir, on croyait qu'il était mort et enterré, remplacé par le gris, le marine, le crème... Mais non. Le noir revient et en grandes pompes. Avec des effets de matières, je dis oui.
Partie 1 de ma sélection : les prix offerts aux modèles "c'est intéressant".

Prix Moelleux et Drôle : le défilé Viktor & Rolf. Le duo fait encore le fou, avec une collection vermillon en peluche / tissu éponge, qui rappelle les draps de bain ou les doudous des enfants. Ils ont un peu joué la facilité en misant sur du monochrome mis j'aime tellement leur côté déjanté que je leur pardonne.




Prix de la Fidèlité : Vionnet, plissé, plissé, plissé. Oui, Vionnet existe toujours. La maison met en avant sa spécificité, le plissé, dans tous ses états. Le seul reproche qu'on puisse faire à cette collection ? Peut-être de proposer justement un catalogue de son savoir-faire sans nous faire vraiment voyager. Mais un travail aussi incroyable sur le tissu, ça mérite le respect. Ca semble à peine possible.

 



Prix Couturier en devenir : Bowie Wong. Un premier défilé très femme fatale, un peu poupée de boudoir (plume, soie, paillettes) avec des accents gothiques : du noir, des reflets lustrés, un top à grosses perles métalliques, un ensemble dentelle et soie Belle Epoque... Un mélange réussi.



Grand Prix : le couturier syrien Rami Al Ali, dans la catégorie "Personne ne me connaît mais je fous la pâté à Elie Saab et Valentino".  





La suite en plusieurs parties dès lundi!

Source photos : fashiomag.com

Ralph et Russo, l'Australie à l'assaut de la haute couture

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Jusqu'ici, la seule marque australienne qu'on connaissait, c'était Ugg. Ils avaient beau imaginer des bottes de mariées à paillettes blanches ce n'était pas ce qui allait nous faire nous bousculer à leurs défilés.
Depuis un an, Tamara Ralph et Michael Russo ont fait entrer la couture australienne dans la cour des grands. Leur mode est féminine, encore un peu académique mais s'est déjà beaucoup affinée en deux collections.
Le travail est particulièrement impressionnant sur la robe en tulle noire et la blanche à godets.

Il y a un air de Dior qui flotte chez Ralph et Russo, un petit je-ne-sais-quoi de la dolce vita. C'est une garde-robe de soirée pour Audrey Hepburn.











L'étonnant Monsieur Fournié

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Chaque année, Julien Fournié m'étonne : il créé des collections très fortes il saute d'un style à un autre, d'un travail à un autre. On ne sait jamais à quoi s'attendre. Ca s'appelle le talent. Et cette fois, il était en grande forme. Les premières silhouettes sont presque trop portable et puis on entre dans le vif du sujet : du long, du noir, des couleurs fortes comme des coups de fouet. Rose, jaune, vert. Ca reste des modèles envisageables tout en étant surprenants.

Les mannequins portaient des bijoux qui ressemblaient à du corail noir, là encore, j'ai vu un air gothique. Je dois être obsédée, il faut que je relise Dracula (mais le couturier s'est inspiré des méchantes de contes de fées, je ne suis donc pas si loin).

Gros coup de coeur pour ces chemisiers en satin pétaradant (et pourtant, avec le satin, il en faut pour me convaincre) et la robe longue à col bénitier qui embellirait la Gorgonne elle-même.





 Source photos : fashionmag.com

Rad Hourani : la haute couture unisexe

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Pour terminer cette revue de défilés, voici l'un de mes coup de foudre, un couturier qui mérite vraiment un article rien que pour lui : Rad Hourani. J'avais envie d'en parler depuis plusieurs saisons. Ce défilé dans les jardins d'un hôtel particulier m'a rappelé à quel point il était remarquable. 

D'abord, j'aime l'idée de mélanger hommes et femmes dans un défilé. Je trouve que les silhouettes se mettent mutuellement en valeur et sont complémentaires. Ses mannequins sont hyper beaux, fiers sans être froids. Peut être que les gouttes de pluie leur donnent aussi une fragilité particulière.

J'aime ces silhouettes carbone qui jouent sur des camaïeux d'encres et de matières charbonneuses. Une collection totalement importable dès qu'on dépasse les 46 kilos et qu'on n'atteint pas le mètre 88 et pour ça, je déteste Rad Hourani car je ne pourrai jamais porter une de ces vestes, mais finalement, l'essentiel est ailleurs : cette collection, c'est reposant. Cette sobriété, ces grands pans de tissus tranchés, reposent les yeux. On va à l'essentiel. Du tissu, une coupe, des éclats de lainage ou de cuir, des vêtements affutés comme des lames de rasoir qui libèrent l'esprit.







Source photos : fashionmag.com

C'est écrit dans les magazines...

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... faut-il pour autant le croire ? Non, bien sûr. Mais on y croit un peu quand même. 

La mauvaise idée : suivre les bons conseils shopping de Grazia. C'est ainsi que j'ai acheté le nouveau vernis Monoprix Make Up, vert amende.


En fait "d'un seul passage", j'ai dû superposer 3 couches. Et ça ressemblait toujours à de la pâte mal cuite.

 La bonne idée : vous offrir une semaine de pause, sans bêtises, critiques, ni propositions d'achats farfelus.
Chères toutes, profitez du soleil et de ceux que vous aimez (et ne vous occupez pas de ceux qui vous cassent les pieds). On se retrouve début août et je vous laisse entre les pages de Vogue.




Des vacances et de Twitter en aveugle

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Passer 3 semaines au fin fond de la Drôme, sans Internet*, au milieu des lavandes et des moutons a du bon :
  1. Vous bronzez sans cramer : il fait trop chaud pour aller au soleil après midi et avant 16 heures, sauf si vous êtes une guêpe collée au bord de la piscine,
  2. Habillée pendant 19 jours d'un bermuda aussi vintage que ma chemise like Curt Kobain (cf mon Instragram) et d'un t-shirt dont la loositude n'est dû qu'à ses 675 lavages, votre garde-robe habituelle vous semble extrêmement chic et fournie quand vous la retrouvez...
  3. ... mais comme un régime dissocié merguez/Côtes-du-Rhône/chips/olives vous a collé un kilo sur chaque fesse (pas de jalouse!), vous êtes quand même bonne pour vous jetez dans les boutiques à la recherche du jean qui saura gommer miraculeusement cette chair superfétatoire.

Vous avez aussi le temps de lire 17 bouquins. En commençant par les plus sérieux (traité sur la communication responsable ou essai de sémiologie...) et en terminant par Complètement cramé et Les Quatre filles du Docteur March. L'été est aussi la période faste pour s'achever le cerveau sous une bonne dose de magazines féminins. Tâche dont je me suis acquittée avec la plus grande conscience, à coups de Grazia, Madame Figaro, Glamour, Marie-France, Stylist, Vanity Fair et autres Marie-Claire. Oui, tout ça, faut pas faire les choses à moitié. J'ai épluché d'un regard haineux les pages beauté (cf mon aventure avec le vernis Monop' vert), puis les pages société sur-vendues et la "nouvelle de l'été" qui m'a traumatisée. Pourquoi, mais POURQUOI les féminins (et les autres aussi, d'ailleurs) se sentent-ils obligés de nous infliger 8 pages d'un pseudo-texte "exclusif" d'écrivains même pas dignes d'être publiés par Nous Deux ? Ca et l'horoscope, c'est vraiment le summum de l'arnaque intellectuelle.

Mais bon, je m'égare. Les éditos mode m'ont rappelée à l'ordre : les fedora, rouges à lèvres lie de vin et autres bottines sonnent la rentrée. Commet ça, on est début août ?? Ma chériiiiiie, la mode le marketing n'attend pas et il faut AN-TI-CI-PER ton dressing d'automne. Tu ne voudrais tout de même pas te retrouver dépourvue une fois la rentrée venue ? Oubliez les pages shopping de ELLE et C°, je vous ai déniché les pièces indispensables à shoper d'urgence. Je vous présente ça mercredi, héhé! 
Bises à tous, je suis contente de vous retrouver et j'espère que vos vacances sont aussi relax que les miennes!!

 

*à part une malheureuse connexion captée par mon smartphone lorsque je m'asseyais sur la troisième pierre du muret en bas à gauche de la maison... grâce à laquelle j'ai pu suivre l'actu sur Twiter. Mais sans pouvoir charger les photos ni les pages de L'Express, Les Echos ou Le Figaro. Je vous le dis : Twitter sans images et sans accès aux liens, c'est comme un orchestre philarmonique sans le son. Uber frustrant.

Mode : ce qui nous attend les prochains mois

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En feuilletant mes féminins préférés dans mon transat, j'ai vu avec stupéfaction que des couturiers avaient fourré des sacs bananes dans leurs collections. Ne me demandez pas de noms : l'information a été si violente que mon cerveau a fait un AVC. Des sacs bananes. DES SACS BANANES. Pourtant, je n'aurais pas dû être surprise. Début juillet, je disais en rigolant à Vincent Coquaz (journaliste chez Arrêt sur Images*) : "C'est facile de savoir ce qui va devenir à la mode. Cherche le truc le plus moche et ringard que tu puisses trouver.... Il apparaîtra forcément dans les pages modes quelques mois plus tard. Par exemple, le sac banane : tu peux être sûr qu'il va revenir!". Je ne pensais pas si bien dire. A peine quinze jours après, voilà que je tombe sur le sac banane dans les pages "On le veut" de Marie-Claire (ou Grazia, ou Madame Fig', je ne sais plus).


Avec le recul, je pense que c'est l'arrivée des sandales de piscine qui m'a mis la puce à l'oreille : la banane en était le prolongement naturel. Les slippers en cuir perforé étant déjà en route, on peut donc s'attendre à voir déferler :

  1. Les après-ski (de préférence bleu roi ou marron, parce que so 90's)
  2. Les cagoules bleu électriques et violettes (idem)
  3.  Le pantalon de cuir 
  4. La doudoune bonhomme Michelin, avec des imprimés à fleurs, voire à rayures,
  5. La polaire, elle, imprimée Aztèque ou jaune moutarde, lilas, bleu-gris,
  6. Le pantalon de jogging en molleton resserré à la cheville.

Les it absolus :
  1. Le fuseau!!!!!!!
  2. Les chaussettes Burlington
  3. Les jupes tubes en jersey, amorcées par les robes moulantes en polyester
  4. Le Kangool.

Pour l'été prochain :
  1. Les maillots de bain une-pièce en tricot, descendant naturel du bikini en crochet,
  2. La combinaison de garagiste en résille, mix de la combi en satin des années 2000 et du pull en résille cher aux rédac' mode cette saison,
  3. Le short flottant (orange, of course!)

Pour vos conjoints/frères/cousins/papas, orientez-les en douceur vers :
  1. Le pantalon velours côtelé, mais attention : choisissez du bleu glacier, du vert pomme ou du corail, au pire du lie-de-vin,
  2. Un gilet en laine à motifs Jacquard (assorti aux Burlington)
  3.  Le pull col V,
  4. Des mocassins à glands,
  5. La cravate en cuir, qui supplantera certainement celles en tricot vues ici ou là. 
Bien sûr, cette liste est loin d'être exhaustive. Je compte sur vos contributions pour la compléter.

 *Le site @rrêt sur Images décrypte et analyse le traitement de l'actualité dans les médias. Il a le bon goût de parler aussi de certains sujets dont les médias français parlent trop rarement...Si vous êtes intéressé par l'actualité mais un peu barbouillé par l'info continue style BFMTV ou que vous n'avez plus le courage d'ouvrir un journal, je ne peux que vous conseiller d'y jeter un oeil. Vous y trouverez des brèves, des dossiers, des émissions télévisées avec des invités passionnants qu'on n'entend pas ailleurs (et qui ne sont pas coupés au montage!!). @rrêt sur Images fait le point sur toute l'actualité : les reportages bidonnés sur le saumon fumé, le conflit israëlo-palestinien, la Guerre de 14, les pubs censurées, le photojournalisme de guerre, le féminisme... Il tord également le cou à certains buzz qui circulent sur FB ou Twitter.
@rrêt sur Images est totalement indépendant : fondé par Daniel Schneidermann et animé par une dizaine de journalistes passionnés et bosseurs, le site ne vit que des abonnements de ses lecteurs. Pas de pubs, pas de subventions de l'Etat. Un choix qui leur permet de parler comme ils l'entendent de ce qu'ils jugeront intéresser les lecteurs. Et ça marche... depuis déjà 2007!
Je suis très fière et heureuse d'y avoir fait un stage. C'était la minute pompom girl.

Agatha, mon amour

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Pour la rentrée, je veux des crayons. Des jupes crayons, des fards en crayons. Une obsession induite par une dose massive d'Agatha Christie. Agatha, c'est ma copine de vacances. Je pense avoir lu tous ses policiers (88, je crois). Je vous déconseille formellement ses romans à l'eau de rose (j'en ai lu le quart d'un et j'ai failli mourir d'ennui) mais ses polars sont impérissables.

J'en relis plusieurs chaque année en ce moment, j'en avale un tous les 2 jours. Je me glisse avec délice dans cette Angleterre des années 30 ou 50, gavée d'élégantes buvant du champagne en flirtant avec des capitaines gomminés, de vieilles dames qui offrent du thé du saut du lit au tomber de la nuit en arrosant leurs plate-bandes. Je m'étourdis de bruits d'étoffe, de robes cyclamen, de bracelet de diamant délicatement ciselé.


J'ai une passion pour son style désuet et Agatha le mâtine d'une ironie qui l'empêche de glisser dans le sirupeux. Sans oublier qu'au milieu de toutes ces charmantes choses, la mère Christie empile les cadavres comme une blogueuse les petits fours.
Je suis d'ailleurs loin d'être la seule à être sous son charme : Agatha est l'écrivain le plus lu dans le monde. Entre 2,5 et 4 milliards de livres vendus... (C'en est démoralisant : on se croit unique et puis paf! on s'aperçoit qu'on a les mêmes goûts qu'un milliard d'autres, qu'ils habitent au Japon, en Turquie ou au Canada. Bref...). Petite fierté : je suis certainement la seule de ses lectrices que ses romans ont rendue accro au vernis.

Donc, voilà. Je veux une jupe crayon, des sacs de dame, et un joli rouge un peu rose (mais mat) pour égayer tout ça. En chasse!

PS : pour le rouge, je vais regarder les Velvet de Bourgeois. Merci à Vic et Laurence. Ok, ce ne sont pas des crayons mais ils semblent parfaits.

PPS : j'ai choisi une photo d'Agatha jeune. On nous la montre toujours vieille mais on ne naît pas à l'âge de 70 ans, hein ?


agatha1

Le cas du vêtement porte-bonheur

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Isabelle, de Mode Personnel(le), racontait très joliment l'histoire du vêtement qui parle : "Il (ou ils) parle de la façon dont il a illuminé un jour de blues, créé une rencontre inoubliable, rythmé un été spécialement joyeux, secoué une vie de couple ronron, égayé un anniversaire…"
Isabel Wolff en fait le coeur de son roman Un amour vintage. 


Moi, je les appelle les vêtements porte-bonheur. Ce sont mes grigris. Des pièces achetées sur un coup de foudre ou au contraire, dont l'achat a été mûrement réfléchi, mais qui me plaisent toujours autant des mois (voire des années) après. Et puis, il y a la robe achetée pour une occasion particulière, comme cette robe bleu glacier, en brocart argent et vieil or. Je l'ai dénichée chez Shop Vintage. Cette boutique est en passe de devenir mon fournisseur officiel. Je cherchais une robe pour les défilés. Problème :
  1. Je n'ai pas le budget de Kim K ni la chance de me faire habiller gratis par de grandes maisons comme H**, E**, A** ou D**, 
  2. Tours ne brille pas par ses multimarques pointus (quoi que les choses s'arrangent, plusieurs petites boutiques ont ouvert ces derniers temps, mais c'est souvent orienté sportswear et là, le sweat gris estampillée "Je suis une poule française", je ne me le sentais pas trop), 
  3. Je me refusais à grossir le bas de laine de Zara (avouons-le, c'est LA boutique dans laquelle on trouvera TOUJOURS une tenue qui fait la blague pour 100 euros).


J'ai foncé chez Shop Vintage, en croisant les doigts. J'ai bien fait. Dix jours après, en passant devant le Royal Monceau, qui je vois ? Une créatrice russe, avec une robe longue à la jupe trapèze, en brocart bleu glacier et argent. Hahahaha, la mienne m'a coûté 3 ou 4 zéros de moins. Merci Dalila! Oui, la patronne de Shop Vintage s'appelle Dalila. 

Et donc, cette robe, je l'aime. Dedans, je me sens moi. Elle est mi-orientale, mi-rétro, un peu fofolle avec ce doré et cet argent qui brillent mais pas bling, et, merveille!! la coupe va avec mon popotin. Et elle est assimilée à une foule de jolies choses : la gentillesse de Dalila et ses super conseils ("Portez-la avec des chaussures blanches, vous verrez"), un charmant dîner avec Eveange66, des ballades dans les rues parisiennes, un séjour chez une amie merveilleuse, des apéro en terrasse avec ma soeur... 
Cette robe, c'est aussi la preuve qu'avec un budget riquiqui (30 euros), on peut trouver son bonheur.

Au rayon des grigris, il y a surtout la pièce donnée par une amie. Il y a une jupe offerte par Lady Bree que j'ai usée jusqu'à la trame (mais que je garde), un pantalon dans lequel je ne rentre plus (mais que je garde aussi). Une robe moulante grave et ultra courte, taille XS (dans laquelle je rentrais il y 15 ans), ma robe de mariée, une veste vintage très Mugler (dans laquelle je rentre encore, ouf! et que je vais ressortir cet automne), une paire de boucles d'oreilles offerte par Baboudez, un pendentif en bois fait par Mr... Des vêtements ou des accessoires que je porte parfois pour me donner du courage à l'occasion d'un entretien ou juste pour me rappeler la chance que j'ai de connaître celui qui m'a offert, avec cette robe/ce bijou, un peu de son amitié, de sa gentillesse, de son soutien, de son attention. Pendant une heure, un mois, un an, ou des années.

Du coup, début juillet, j'ai relu Un amour vintage d'un autre oeil. Isabel Wolff imagine l'histoire de Phoebe, une jeune anglaise qui se reconstruit autour des vêtements. Elle ouvre une boutique de vêtements vintage et on suit son histoire puis celle de plusieurs personnages qu'elle rencontrera autour d'une robe de bal 50's, d'une robe Vionnet ou d'un tailleur Montana. C'est un roman optimiste, qui nous dit que beaucoup de hasards peuvent se métamorphoser en chance. Vous pouvez lire des extraits ici

Photos : Stelda


Mini concours pour beautés fatales

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Si les relations entre attachées de presse et journalistes ne sont pas toujours simples, elles mènent à tout. Même à écrire un polar, comme l'ont fait Evelyne Vermorel (ex-rédac' chef de Madame Figaro) et Didier Fourmy (attaché de presse). 

Dans ce roman,  les journalistes beauté les plus en vue se font dézinguer par un tueur mystérieux. L'une est empoisonnée par un mascara, une autre par une crème solaire ou par un échantillon de parfum.   

Beauté d'enfer révèle les coulisses des relations presse. Tout y passe, de l'escalade dans l'organisation d'évènements époustouflants pour séduire les journalistes blasées à la lassitude des dites journalistes qui avouent "tester les crèmes pour le visage sur leur derrière, au cas où le produit leur donnerait des boutons". Caustique et passionnant.

Je vous disais avoir adoré ce livre. A tel point que, pensant l'avoir égaré, je l'ai racheté. Oui, oui, vous avez toutes compris que j'adore relire les bouquins que j'aime. Mais en rangeant ma bibliothèque, ahem, je l'ai retrouvé. Me voilà donc avec deux exemplaires... Ce qui est trop pour une seule femme (même si j'ai deux yeux).

Je serai ravie d'en faire profiter l'une d'entre vous. Bien sûr, il est d'occasion mais pour me faire pardonner, j'y joindrai une petite surprise.

Pour tenter votre chance, il suffit de partager l'une de vos astuces beauté ou mode préférées. Comme ça, tout le monde en profitera. Je tirerai au sort l'une d'entre vous.

Le concours se termine le 1er septembre à minuit. Bonne chance et que le soleil soit avec vous!


Mes pires snobismes

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Au cours d'un déjeuner à la maison, une amie m'a démontré que le vélo pouvait être un signe extérieur de richesse. "Regarde les Parisiens qui ont un triporteurs." Là, j'ai failli tomber de ma chaise et elle m'a détaillé son analyse : avoir un triporteur = avoir un endroit pour le ranger = une cour = de l'espace = du fric. Ok. Je ne regarderai plus jamais un triporteur avec indifférence. Un triporteur mérite le respect puisqu'il sous-entend que son propriétaire possède un appartement à 6 zéros. 

Dans cette époque dominée par les tendances, les snobismes sont légions ; le mot même de tendances est devenu insupportable, malheureusement, la langue française a beau être plus riche que le fond de broderie de Lesage, je n'ai jamais réussi à lui trouver un synonyme. Tendances et snobismes, donc, sont nos maîtres. Je me suis toujours moqué des snobs mais j'ai réalisé que sous mes airs bravaches et mon jean même-pas-mum, je suis moi-même une affreuse snob. Un genre de pré-normcore dégénéré qui a des snobismes mal placés.

Ainsi, j'ai dit à Bree en allant au mariage d'une connaissance commune : "Je n'arrive pas à croire que nous portons des robes en polyester".

Autre chose : je préfère crever qu'acheter des chaussures Decathlon. Pour marcher en montagne, j'enfile mes Palladium en velours côtelé (collector et vintage dans 3 ans) et croyez-moi, elles ont plus d'allure que des Air-Z-32.

Je ne porterai jamais de Louboutin. Plutôt acheter des chaussures Decathlon (par contre, si vous jetez une paire de Saint-Laurent, ma corbeille à papier est prête à les recevoir).

Enfin, je hennis de rire devant les articles "Comment faire sa valise sans payer de surplus bagages". Je fais les valises les plus riquiqui qui soit, plus maigrichonnes encore que celles de tous les mecs que je connais, même s'il y a parfois des dommages collatéraux, comme cet été, où j'ai happé le dissolvant et l'épilateur. J'ai gardé un vernis (coquelicot) écaillé pendant une semaine et je me suis épilé les jambes à la pince (ma belle-mère m'a proposé du white-spirit, j'ai décliné poliment son offre).

Ouais, ouais, je suis une boule puante. Je vous avoue mon dernier snobisme ? J'adore Eddy Mitchell. Ses musiques et sa voix sont uniques dans leur genre. Sans compter qu'écoutée 35 ans après, cette chanson prend une autre dimension. 


PS : Si vous connaissez un substitut au mot tendances, je vous en serai éternellement reconnaissante!

Dans les pas de Thierry Mugler

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Thierry Mugler (1948-)

«A partir d’un certain âge, votre gueule va avec votre vie. Quelqu’un qui se marre dans sa tête n’a jamais une sale tronche»


A défaut d'une interview exclusive accordée par Thierry Mugler, je cite ses mots confiés à Paris Match. Une phrase dont on peut tous s'inspirer. Les moins de 30 ans retiennent surtout de ce grand couturier son parfum bleu et ses sacs à main marqués d'une grosse étoile métallique. Nous nous abstiendrons ici de nous étendre sur cette maroquinerie (sous licence) que je trouve aussi dommageables pour le travail de Mugler que les sacs Lacroix le sont pour son confrère. Mais je tiens à parler de Thierry Mugler, l'un des grands perclus de la mode, l'un de ceux qui a préféré arrêter le métier avant de se perdre parce qu'il naviguait dans un monde qui ne lui correspondait plus.

Derrière sa silhouette de boxeur surdimensionnée, Thirry Mugler est un gentil, un doux, un rêveur. Un artiste qui imagine un autre monde et le fabrique grâce à la couture. Un homme qui ose plier le réel à la force de son imaginaire. Comme Azzedine Alaïa, il construit ses vêtements autour de la forme. Après quelques modèles vendus sous une première marque, Café de Paris, Mugler crée une marque à son nom en 1974. Ses silhouettes affutées tranchent avec la mode hippie de l'époque et c'est ce qui explique son succès.

modèles de Thierry Mugler

Difficile de parler de son travail de façon classique. On ne peut, par exemple, disserter sur les tissus qu'il utilise : vinyle, cuir, lainage, dentelle, velours, voile, plume, lycra, organdi, fourrure, métal, daim, résille, ... tout se qui est susceptible de se couper et s'assembler lui est passé dans les mains. Certains partent du tissu pour imaginer des modèles, lui imagine ses modèles et plie la matière à ses rêves. Rien n'est trop fou, rien n'est trop extravagant. Ses défilés sont des spectacles de trois-quarts d'heure qui réunissent jusqu'à 6 000 personnes. Il loue le Zénith et Jerry Hall, Diana Ross, Ivana Trump, Sharon Stone présentent ses collections. Pour les 20 ans de sa maison de couture, il s'installe au Cirque d'Hiver.



Défilé Thierry Mugler 1995, au Cirque d'Hiver

Chez Mugler, les mannequins défilent en groupe, forment des scènettes, se transforment, fument, font la moue. On est loin des portemanteaux glacés qui hantent aujourd'hui les podiums. En 1987, des mannequins noires ouvrent les 8 premières minutes de son défilé Printemps Eté 1988 (et un peu plus loin dans le défilé,  elles déambulent en mangeant des gâteaux au chocolat!). Il n'hésite pas non plus à mélanger hommes et femmes sur le podium. La recherche des maquillages et des coiffures est inimaginable. Ils théâtralisent, bien avant que Dior ne le fasse, les tenues. Etre maquilleur ou coiffeur sur un défilé de Mugler devait être une sacre carte de visite.

Comme Alaïa, dont il était proche, Mugler veut créer des choses extraordinaires. Peu importe le temps et le prix. Il veut du beau, du magnifique, de l'époustouflant. "Travailler avec Thierry Mugler était un des grands moments de ma carrière, confie le corsetier Mr Peal à The Independant. C’était complètement extrême, on pouvait employer trente-trois personnes pour créer un corset, travailler vingt-quatre heures par jour, faire douze essayages, on faisait bien les choses, sans être pressés. »


dessins de Thierry Mugler

On se rue à ses présentations comme on irait à Rolland Garros mais il passe pour un doux dingue dans le milieu. Rappelez-vous qu'on est dans les années 80 : Karl L. est encore obèse et il vient de virer Inès de La Fressange qui fait la Marianne, Galliano use ses jeans sur les bancs de l'école et la maison de Martin Margiela n'ouvrira ses portes qu'en 1988. Il faut attendre 1997 et l'adoubement de la Chambre syndicale de la couture qui l'accueille comme membre invité pour que le monde de la mode le reconnaisse comme un grand couturier.

Cette nouvelle silhouette féminine aux épaules sur-lignées, à la taille ceinturée et aux hanches arrondies devient un symbole des années 80. Son tailleur à la jupe entravée aux genoux reste un gimmick de la mode, ses vestes à taille de guêpe aussi. Mais c'est un parfum qui impose son nom au grand public. Depuis 20 ans, Angel ne laisse personne indifférent. Addictif pour les unes, écoeurant pour les autres, la petite étoile de cristal reste l'un des parfums les plus vendus au monde. Mugler voulait retrouver les odeurs de barbe à papa et de fête foraine. Avec de l'abricot, du chocolat, de la vanille, de la pêche, du caramel, des fruits de la passion de la mandarine, c'est peu dire qu'Angel est un parfum gourmand. Il tranche avec les parfums de l'époque et il inspirera toute une série d'autres, comme le fameux Lolita Lempicka. C'est surtout une prouesse technique : le flacon en forme d'étoile a demandé 2 ans de travail à une maison de verrerie pour maîtriser sa fabrication en série et la couleur bleue est une première pour un jus. Angel est lancé en 1992 en partenariat avec Clarins. Une dizaine de fragrances ont été déclinées du parfum originel. Il sera suivi d'Alien, Womanity, Innocent, puis d'A*Men pour les hommes.







En 2000, au bord de la dépression, Mugler quitte sa maison de couture et se consacre à sa passion : le spectacle. Thierry Mugler a pratiqué la danse plusieurs années et le milieu du spectacle est son meilleur élément. Il a d'ailleurs dessiné des costumes de scène pour Mylène Farmer et Boy Georges, ou le Mac Beth joué à la Comédie Française. L'ancien danseur devient le roi du body-building et se met au vert. Il photographie, dessine,  créé des costumes, baigne dans la paillette mais se garde des projecteurs, bref, il est heureux. Et il le dit (cf sa phrase d'introduction).




Fermée en 2003, la maison de couture Thierry Mugler est rouverte en 2008. Rosemary Rodriguez puis Nicola Formichetti se succèdent à la création. Malgré la présence de lady Gaga au premier défilé, les collections Mugler dessinées par Nicola Formichetti sont peu convaincantes. Trop premier degré. Il ne suffit pas de faire dans le genre vaguement futuriste ou pseudo avant-gardiste pour faire du Mugler. La femme à l'armure métallique n'est qu'un symbole utilisé par Mugler. Il a aussi créé des femmes-fatales intemporelles, des femmes-insectes, des Maléfiques 15 ans avant le film. Il n'est pas avant-gardiste, il est visionnaire, ce qui est bien différent. Comme Alaïa (encore, pardon!), il ne voit chez la femme que fantaisie, séduction, force, caractère. On est loin, très loin, de la femme-objet ou de la femme-consommatrice. La femme Mugler fait ce qu'elle veut, comme elle l'entend.

Pour continuer le projet de Mugler sans le caricaturer, il faut se demander comment, en 2014, s'exprime une femme forte. Et ce n'est certainement pas en se baladant habillée avec un chapeau pseudo Cardin ni avec le cheveu plat et une mine de cadavre. J'ai hâte de voir la future collection de David Koma pour Thierry Mugler Couture : le styliste géorgien, qui vient d'être nommé directeur artistique, présente sa première collection en septembre.

« A l’inverse de Saint Laurent qui accompagne le corps, lui recrée un corps. On appelait Vionnet pour une robe en biais, Azzaro pour une robe disco drapée et Mugler pour le tailleur de pute incroyable. On aurait pu penser que ça reste le truc d’une époque, d’un seul moment, comme Montana par exemple, mais c’est devenu un statement. Il n’y a qu’à voir Lady Gaga pour comprendre que c’est encore actuel. »  
Aymeric Bergada du Cadet, avril 2014, in Standard Magazine.


Pour aller plus loin :
Un portrait très touchant dans Paris Match  (dont est extraite la citation en exergue de cet article) 
L'excellent article de Standard Magazine
         Le Pinterest de Thierry Mugler

         Le site officiel de la Maison Mugler 

        Le défilé intégral de la collection Printemps-été 1997 de Thierry Mugler. Il dure 45 mn mais ça vaut le coup de se poser et de le regarder en entier. Franchement, c'est stupéfiant : dès 1'25, j'ai pleuré d'admiration devant les nervures dans le dos du tailleur gris. Quant aux mannequins, mon Dieu... Pourtant, je pense qu'aujourd'hui, elles se feraient refouler de beaucoup de castings : trop vieilles, trop de formes, pas assez dépressives. 

Elodie : passion sous presse

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Elodie, de La Ptite Bulle d'Elo

Au milieu des blogs de mode, des galeries de streetstyle et des tests beauté, La Petite Bulle d'Elo est un OVNI.
Des observateurs prédisent la mort de la presse papier mais Elodie rappelle qu'on peut aimer le web et le print : depuis 2011, elle présente chaque semaine une revue de presse des magazines féminins.
Pour rire, je lui ai envoyé il y a quelques jours une photo de famille de (presque) tous les magazines que je lis régulièrement. Et je me suis dit : bon sang, pourquoi je n'ai jamais interviewé Elodie sur ce sujet ? Parce que c'est une experte de chez experte !

Mais d'où lui viennent cet intérêt et cette assiduité ? Elodie s'est très gentiment pliée à l'interview. 


En tant que chargée de communication free-lance (community manager, attachée de presse, rédactrice web...) pour une startup d'information lyonnaise, tu baignes naturellement dans les médias mais on sent que cet intérêt, pardon, cette passion! remonte à bien plus loin... 
Depuis toute petite! En primaire, je collectionnais les Minnie Magazine :) Sinon, adolescente, j'adorais les Star Club (shame on me, je sais) et j'avais l'habitude de lire les Voici de ma maman en vacances, quand je ne passais pas mes après midi dans les tabac-presse pour lire les magazines (je me suis d'ailleurs plusieurs fait chasser par les buralistes, qui me disaient que leur boutique n'était pas une bibliothèque municipale! ^^). Et puis, en m'installant à Lyon, j'ai pris l'habitude de me rendre régulièrement chez le buraliste pour m'acheter Grazia, Be, et surtout Cosmo, dont je ne ratais aucun numéro, notamment pour m'occuper dans le métro. L'intérêt est venu donc très naturellement. Et oui, c'est une passion! J'aime cet univers, celui de la presse, ce qui peut expliquer que je me sois tournée vers les relations presse dans mon travail, également :).


Certains estiment que les blogs et Internet tuent la presse papier. Tu sembles prouver le contraire, puisque tu as un blog et lis plus d'une douzaine de magazines papier chaque mois.

Il faut bien l'admettre, beaucoup de filles, de femmes et même de personnes en général se sont tournées vers les blogs pour obtenir des conseils et des astuces au quotidien, faisant davantage confiance aux filles "lambda" qui tiennent leurs blogs qu'aux journalistes pourries gâtées par les marques, qui peuvent également favoriser leurs annonceurs dans leurs articles. C'est également plus pratique puisqu'à portée de clic et gratuit!
Toutefois, les blogueurs ont tendance à voir leur activité se professionnaliser et à devenir aussi "vendues" que certaines journalistes, et la frontière se floute entre les deux.
Personnellement, je considère la presse papier et les blogs comme complémentaires puisqu'on a l'expertise des journalistes pros et le ressenti "réel" des blogueuses, qui ont les mêmes problématiques que nous.

Quant à Internet proprement dit, là encore, grâce aux applications mobiles notamment, il est en effet plus simple et plus pratique d'avoir accès aux revues et journaux, sans avoir à passer par la case buraliste, et je pense que c'est une véritable tendance. Avec nos préoccupations concernant l'environnement, je pense que c'est une bonne chose que l'on utilise moins de papier! :)  Aux rédactions maintenant de savoir monétiser ceci avec des offres d'abonnement et des publicités en ligne, mais aussi de proposer du contenu vraiment pertinent pour se démarquer. 
Toutefois, me concernant, je préfère largement lire un magazine papier que je peux tenir dans mes mains, malgré que quasiment tous les magazines que je lis proposent une version digitale, disponible sur tablette de leurs numéros, et que cela m'éviterait d'avoir 3 magazines dans mon sac à main, qui pèse lourd au final! ^^  Je trouve cela plus confortable et j'aime sentir le papier :).

Depuis 2011, date à laquelle tu as ouvert ton blog, quelle évolution as-tu constaté dans les magazines ?


Je n'ai pas constaté de grandes évolutions, si ce n'est qu'il y a quelques mois, 3 magazines importants ont changé de charte graphique, quasiment tous en même temps: Biba, Grazia, et Be. Et pour moi, le virage le plus réussi est celui de Be: le design est plus graphique, plus smart et plus en adéquation avec sa cible, qui, je pense, sont les filles urbaines et "trendy" entre 25 et 35 ans. Il est également passé d'une version hebdomadaire à une version mensuelle avec succès, puisque les articles sont fouillés et très intéressants, avec une assez grande diversité. Alors qu'auparavant, il était surtout question de stars, il me semble, et d'articles à destination de filles plus jeunes.
Je constate toutefois que certains magazines comme Paulette sortent du lot, avec un contenu plus alternatif, plus original ; et des vraies filles en couverture et dans les pages "stars". J'aime! :) Et j'espère que c'est une tendance qui va perdurer :).



Comment t'est venu l'idée d'un blog ? Je crois bien que tu es la seule à publier une revue de presse de qualité professionnelle sur une thématique grand public. Ce doit être un boulot de dingue! 
C'est une excellente question, que je me pose souvent ^^ Je crois que ça m'est un peu venu comme ça, après avoir découvert la blogosphère en aidant un ami pour ses relations presse :) Et comme effectivement, je n'avais pas trouvé d'équivalent, je me suis lancée. Mon petit blog a 3 ans presque jour pour jour, l'été est souvent une période propice pour la création de blogs, je crois :) 
Oui, c'est effectivement du travail: entre le temps de lecture, le scan des pages des articles que je mets en avant dans mon billet et la rédaction, j'en ai pour plusieurs heures! Mais quand on aime, on ne compte pas :).


Mensuels ou hebdomadaires, le panel de magazines que tu présentes sur ton blog est très large mais ce sont essentiellement des féminins. Pourquoi ?
A part Néon, qui est un magazine très décalé et totalement unisexe, je ne lis que des féminins. Je pense que c'est essentiellement par manque de temps, étant donné que je lis tout de même Marie Claire, Biba, Be, Glamour, Les 69èmes et la version mensuelle de Madame Figaro chaque mois, Paulette et Pâtisseries tous les deux mois et Grazia et ELLE toutes les semaines. 
Mais j'aimerais lire davantage de magazines axé sur le cinéma et les séries, par exemple, ou bien plus de revues économiques comme Alternatives Economiques, que je lisais quand j'étais étudiante. Toutefois, je lis toute la presse d'info quotidienne sur Internet, notamment dans le cadre de la veille que je peux faire sur Twitter dans mon travail :).
Ces féminins sont une petite bulle d'évasion pour moi, mais aussi d'inspiration, d'idées...Un moyen parmi d'autres de s'ouvrir sur le monde, de découvrir des choses :) 

Pourtant, les féminins ont très mauvaise presse. Vendus, débiles...


"Programme corps sexy", dans le ELLE du 8 août
Le fameux article m'a tellement fait hurler de rire
que je l'ai twitté il y a quelques jours
(cliquez pour agrandir)
C'est vrai que l'on dit souvent que la presse féminine est futile et qu'il faut pas avoir beaucoup de cerveau pour la lire. Mais je pense que c'et surtout parce que l'on a une image de la femme très dégradée que l'on pense forcément qu'il faut lui apporter des choses "débiles"à lire pour qu'elle les comprenne. Certes, la mode et la beauté sont des sujets "futiles", mais peuvent parfois soulever de vraies questions (les tests sur les animaux, l'environnement, les conditions de travail des ouvriers au Bangladesh, par exemple...). Il faut gratter un peu le vernis! 
Même si, je le reconnais, certains articles sont à la limite de la niaiserie et de l'instrumentalisation sexuelle (cf le dernier article Avoir un Corps Sexy de ELLE, qui n'a rien de très classe ou délicat). Et que les féminins profitent de certaines périodes de l'année pour nous vendre leurs "marroniers", leurs sujets récurrents, comme "Régime minceur avant l'été", "Soyez tendance pour la rentrée", ou le fameux régime détox de janvier :s. 
Ils m'apportent des idées et de bonnes astuces en termes de mode et de beauté, par exemple, et me permettent de me tenir au courant de certains faits d'actualité, qui ne sont pas toujours traités par la presse papier (ou les chaînes d'info) quotidienne ou hebdomadaire, plus "masculines". Ou bien un éclairage différent sur certaines actus.

Tu es abonnée ou tu les achètes au coup par coup ?
Je suis abonnée à presque tous les magazines que je lis, car en général, je lis vraiment tous les numéros ; c'est également plus économique et c'est souvent pratique de recevoir ses magazines dans la boîte aux lettres :). Hormis pour Les 69èmes et Pâtisseries, qui n'ont pas encore de formule d'abonnement, et Paulette et ELLE, juste pour le plaisir d'aller chez le buraliste. Parce que oui, c'est un plaisir pour moi :) #personnefolle

Non, je te comprends! Je suis impressionnée par le nombre de magazines que tu suis. Je me demande quel mag tu n'as jamais acheté (et/ou qui ne t'a jamais attirée) ?
Hormis la presse à scandales type Closer et Public, rien ne me "rebute". Après, il y a sûrement des magazines dans lesquels je ne me reconnais pas, tout simplement parce que je ne suis pas la cible: presse sportive, pour femmes plus âgées...


Quelle est la dernière découverte qui t'a séduite ?
Il y a un an, la rédaction d'Avantages m'a fait parvenir l'un de ses numéros d'été: je ne m'étais naturellement jamais tournée vers ce magazine, car je pensais qu'il s'adressait davantage aux femmes plus âgées que moi: alors certes, c'est le cas, mais c'est aussi une revue bourrée d'astuces pour la maison, avec des pages shopping aux prix un peu moins exorbitants que dans les autres magazines. Un magazine plus proche de nous, quoi :) 
J'ai également découvert le magazine Pâtisseries et Compagnie grâce à mon travail, dont le premier numéro est sorti en avril: je l'adore car la mise en page est sublime, les photos sont magnifiques et le papier est de très belle qualité. Et oui, ça compte! En plus, le contenu est top, avec plein de jolies recettes, mais aussi des focus sur certains produits, comment les travailler et des interviews de chefs. Parfait pour la gourmande que je suis :) J'ai appris qu'il était passé d'une version trimestrielle à une version bimestrielle, et j'en suis ravie :) 
Pour terminer, je lis également avec beaucoup de plaisir Vanity Fair : on y trouve des sujets très intéressants et très fouillés sur les grands de ce monde, qu'ils soient des légendes du cinéma, de la mode ou des personnages historiques, ou bien des personnes très influentes en ce moment. C'est une incursion dans le monde des puissants, et je trouve ça passionnant :) 

Un magazine qui t'a déçu et que tu as zappé de ta liste ?

Je n'ai pas eu de déception à proprement parler. J'ai par exemple zappé Cosmo de ma liste de lectures, tout simplement parce que je trouvais son contenu un peu redondant avec Biba: des articles très lifestyle, très "happy attitude", un peu de mode, un peu de beauté, quelques stars... et comme je préfère la mise en page de Biba, j'ai tranché en sa faveur. Et je l'ai remplacé par Marie Claire, qui s'adresse à un lectorat un tout petit peu plus âgé, avec des sujets de "société" souvent axés sur la cause des femmes, qui me tient à coeur. Et qui, du coup, vient bien compléter l'offre de mensuels féminins que je lis!

J'ai en revanche été un tout petit peu décue par un magazine lyonnais, féminin, appelé Les 69èmes. Auparavant, sa version bimestrielle était assez complète avec des articles de fond sur notre ville et des bonnes adresses à aller tester. Puis, en passant à une version mensuelle, il s'est allégé, pour finalement être un city guide : truffé de bons plans, certes, mais j'ai eu le sentiment de ne plus rien apprendre de réellement intéressant sur Lyon. Toutefois, il semblerait que la rédaction en soit consciente puisque le dernier numéro était de nouveau un bon mélange des deux: espérons que ça continue! :) 
J'ai également zappé Vogue, qui pour moi est certes magnifique avec toutes ses photos, mais un peu trop pauvre pour moi en contenu écrit.
Pour finir, je n'ai malheureusement plus le temps de lire Néon, à mon grand désespoir :(.

Y a-t-il quelque chose que tu aimerais trouver dans les féminins et que tu regrettes de ne pas trouver ? Et quelque chose qui te séduit vraiment dans ces mag' ?

Je regrette de ne pas trouver plus souvent de sujets sur le jardinage, ou bien de pages "geeks": avec des focus sur de nouvelles applis, de nouveaux smartphones/tablettes/PC, ou bien des astuces pour bien se servir de ces appareils ou de certains logiciels, voire pour "coder": on pense souvent que ce sont des sujets réservés aux garçons mais je ne suis absolument pas d'accord. J'ai été agréablement surprise de voir que le Glamour UK par exemple proposait ce genre de rubriques et j'aimerais que le rédaction France en fasse de même :).
Sinon, j'aime bien aussi quand les magazines font des sélections shopping "hypermarché" avec des produits alimentaires que l'on peut effectivement essayer. 
Enfin, l'accro au thé que je suis aimerait qu'on en parle davantage mais là, c'est vraiment un goût personnel! J'ai d'ailleurs la chance de recevoir tous les numéros du magazine Bruits de Palaisédité par Le Palais des Thés et je me régale car j'apprends plein de choses sur ma boisson préférée :) 

Bref, quel serait le mag de tes rêves ? 
Ce serait un magazine hyper complet, avec des thématiques Mode, Beauté, Société, Stars, Geek, Vie Quotidienne, des sélections shopping qui ne soient pas hors de prix (parce quand on s'achète un magazine à même pas 2 euros, on a rarement les moyens de payer un tee shirt à 200 euros!) et des mannequins pas trop maigres/jeunes/retouchées (aucune mention n'est inutile). J'aimerais également un magazine inspirant, qui me donne envie de croire en moi et qui ne me verrait pas uniquement comme un utérus (et un portefeuille!) sur pattes qui n'a aucune ambition professionnelle (malgré tout le respect que j'ai pour les femmes au foyer) Ah, et bien sûr, la forme étant aussi importante que le fond, la mise en page serait soignée, avec de beaux visuels et un joli papier. Et qui ne soit pas trop cher! Aucun souci pour moi s'il y a beaucoup de pubs : c'est ainsi que les rédactions financent leur magazine sans que cela ne se répercute trop sur le prix de vente.


C'est vrai que la maquette joue un grand rôle. La preuve : Avantages a une image un peu ringarde alors que c'est, en effet, un magazine très sympa. Et j'achète Madame Figaro juste pour sa maquette : suis une #personnefolle aussi! As-tu parfois des retours des rédactions ou des journalistes ?
Non, la plupart des rédactions semblent assez indifférentes à ce que que je fais, peut-être parce que je suis pour le moment la seule? Pourtant, mes lectrices me disent souvent qu'elles vont acheter un magazine suite à la lecture de mon billet :) Certes, je dévoile certains contenus des magazines mais j'explique également toujours qu'il s'agit d'une lecture très subjective, que je ne mets en avant que certains articles qui m'ont interpellée et que d'autres que je n'ai pas mentionnés peuvent les intéresser. Et que donc, aller en kiosque peut être une bonne idée :).
Toutefois, j'ai été tout de même été ravie de recevoir un mail de félicitations de la part du directeur commercial de Grazia, et depuis quelques mois, nous sommes en partenariat, puisque je reçois les magazines gratuitement dans ma boîte aux lettres. J'ai également eu une période de partenariat avec Madame Figaro, mais elle a pris fin quand mon contact (que je remercie!) a été remplacé. Je suis également en très bons termes avec la rédaction d'Avantages, qui m'envoie un exemplaire de leur chouette magazine de temps en temps et avec celle de Bruits de Palais donc :).

Je confirme que c'est ton blog qui m'a par exemple poussée à acheter Grazia pour voir la nouvelle maquette. Et je parie que tu es consultée en douce par des journalistes ou des attachés de presse ;-)

Bon anniversaire au blog d'Elodie et pour le découvrir, c'est par ici : La Ptite Bulle d'Elo

PS : Tous les smileys sont d'origine : je les ai laissés parce qu'ils sont symptomatiques de sa bonne humeur et de sa gentillesse. 


Portrait et bannière : La Ptite bulle d'Elo

Quand Slate découvre les cycles de la mode

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Je suis passé au slim 10 ans après tout le monde (mais je sais que c'est le cas de certaines d'entre vous, donc je me sens moins seule). Mon premier argument était : "Ca fait un cul de crapaud et des pattes de grenouille". L'argument est tombé quand j'ai réalisé qu'il suffisait de rallonger les hauts, d'élargir les bas et roule ma poule, la silhouette était rééquilibrée selon le sacro-saint précepte bien connu de toute modasse femme qui se respecte.

L'argument crapaud étouffé dans l'oeuf, un autre de taille s'est révélé : je devais virer la moitié de ma garde-robe. Les ¾, en fait, puisqu'il fallait remplacer quasiment tout ce qui se porte au dessus du nombril et en dessous de la cheville : tee-shirts, chemisiers, pulls, tops, escarpins, bottes, sandales... tout était mis KO par le slim. J'ai résisté. Longtemps. 

La naissance de Lutin n° 2 m'a fait faire le grand saut : après 6 mois de tenues de patapouf, après avoir (horreur!) porté des leggings, j'étais prête à tout, y compris à passer au slim.

Bref, bien des slims plus tard, Slate nous annonce que "l'industrie de la mode cherche à remplacer le slim". Parce que, forcément, ça permettrait de répéter l'opération (mais dans le sens inverse). Bon, franchement, ils croient quoi, chez Slate ? Qu'on n'avait pas vu venir les marketeux ? Parce que le retour du jean mom, hein, c'était gros comme un Crocs dans une boutique Hermès.
Vous avez déjà essayé de porter un jean mom avec un tee-shirt loose et une paire de motardes ? Je suis sympa, je vous épargne le visuel. 

Et sinon, je vais informer la rédaction de Slate que malgré notre épineux acharnement à garder nos slims, l'industrie de la mode se débrouille très bien pour nous pousser dans les magasins : le coup de la jupe qui apparaît, puis disparait de la circulation pour être remplacée par une marée de robes les saison suivantes (certaines années, c'est impossible de trouver une pauvre jupette droite noire), le coup de la jupe / robe (rayez la mention inutile) fantôme, c'est particulièrement vicieux. Quand on a 20 robes dans la penderie, on fait QUOI des 45 tee-shirts qui allaient avec les jupes qu'on ne porte plus ? On les donne. Et quand la jupe revient, on est toute nue.

Ah, et je leur expliquerai aussi la technique dite du yo-yo appliquée aux ourlets par les stylistes. Qui nous fait zigzaguer de compensées en ballerines, de mocassins en stilettos. Ca, c'est le grand complot textilo-maroquinier.

Oui, le flare aussi tente le coup régulièrement.
Ca prend très bien chez les grandes ou celles qui ont beaucoup de chien.
Merci à elles de nous offrir un peu de diversité visuelle.

Payer pour voir des bloggeuses ?

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Je voulais vous faire un petit article rigolo, bien léger. Et puis j'ai fait la bêtise de suivre mon fil Twitter tout la semaine. Faut dire que les infos ne sont pas légères en ce moment... Là, tout de suite, j'ai le moral dans les ballerines. Je pense à tous ceux qui me manquent, au temps qui passe et dont je ne profite peut-être pas de la meilleure façon qui soit. Au monde qui bouge et que je ne sais plus par quel bout prendre. Mais ce n'est pas ce qui m'a achevée. 

La goutte d'eau, ç'a été d'apprendre la première édition du salon "Rencontre tes youtubeuses préférées". Et bien sûr, il faut payer pour entrer. De 25 à 57 euros, pour une journée de quelques heures. Certes, il y a un cocktail, des conseils make up, des stands. Mais je trouve que c'est pousser le bouchon très loin. 

Je suis d'inclination libérale modérée : en bon français, je crois bêtement à la valeur du travail, que tout travail mérite salaire, que le temps est parfois de l'argent. Ce qu'on nie, par exemple, à tous les métiers créatifs (du graphiste au maquilleur, en passant par le rédacteur web ou le joailler). J'admire les entrepreneurs et j'ai toujours soutenu, dans la mesure de mes moyens, les jeunes entreprises. Qu'il s'agisse du coiffeur du quartier, d'un artisan coutelier, d'un nouveau magazine ou d'une créatrice de bijoux pour enfants. Je crois aux nouveaux médias, à l'e-commerce, à l'e-entreprenariat, toussa. Mais j'ai horreur qu'on nous prenne pour des buses. 

Et j'en ai marre de cette société où tout se monnaie. 
Photo : Anne 

Monoprix fait meuh et ça fait mouche

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Je l'avais loupée, celle-là. Ou plutôt, je l'ai vu passer en me demandant pourquoi Monoprix tweetait frénétiquement comme une basse-cour. Je l'ai regardée ce soir et j'avoue que c'est quelque chose...
Voyez vous-même :


Monoprix a réussit sa mutation. En quelques années, cette vénérable institution (fondée en 1932, quand même) a séduit beaucoup de génération. J'adore Monop', je suis  droguée à Monop' depuis presque 10 ans. Lutin N° 1 surkiffe Monop' parce qu'il y a plein de vernis. Lutins n° 2 et 3 se battent pour m'accompagner y faire les courses. Et même Mr (qui a une carte de fidélité chez Lidl) va y fouiner en douce pour trouver des citrons confits. Ma belle-mère va chez Monop', mon père, ma grand-mère et toutes mes copines de de 20 à 45 ans. 

Tout n'y est pas fabuleux, bien sûr, mais dans la majorité des villes, c'est tout de même la chaîne qui offre le plus de produits de base différents, assez originaux. Monop', c'est notre drugstore français. Quand on file un collant, qu'on a besoin de coton-tiges ou d'une bouteille de vin pour un apéro de dernière minute, y a toujours un Monop'à 5 minutes pour nous dépanner. Vêtements, épicerie, parapharmacie, lingerie, quincaillerie, vaisselle, il y a de tout. Pas trop moche (même si la qualité est variable sur le prêt à porter). Et c'est assez petit pour qu'on ne perde pas ses gosses dans les rayons.

Quand Monop' a changé le packaging de ses produits en marque propre, ça n'a pas révolutionné les habitudes d'achats de ma grand-mère de 90 ans. Mais qu'est-ce que ça m'a fait rigoler dans les rayons! Au début, comme les stocks étaient remplacés petit à petit, je chassais les nouvelles boîtes, en quête du gag.




Cette boîte de gâteaux est sans doute l'un de mes gags préférés. Plus tard, la marque a développé le concept sur son compte Twitter en postant, selon les évènements, des jeux de mots d'actualité :




 

C'est tout bête, il fallait oser mais ça l'a fait. Monop' a réussi à mettre un peu de sel dans l'acte le plus rasoir qui soit : faire ses courses. Une bonne publicité n'a pas besoin de choquer, d'être violente, vulgaire ou dégradante. Au contraire. Les plus belles réussites sont, en général, celles qui nous émeuvent ou nous faut rire (vous vous rappelez la pub Evian avec les bébés ?). Le succès de la communication de Monoprix me remonte le moral. Il y a une place pour les professionnels qui ne tombent pas dans la facilité. Et il y a encore des donneurs d'ordre qui croient en eux.

Bravo aux créatifs de l'agence qui se sont décarcassé, aux responsables de la marque qui ont pris le risque de leur faire confiance. Merci de me faire rire quand je choisis mes haricots verts.


 


Ma dernière rentrée

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J'ai réservé un vol pour Saint Barth : départ le 20 août 2015 et retour le 20 septembre de la même année. 

C'est l'aboutissement d'une crise aigüe, d'un trop-plein de rendez-vous chez le dentiste, l'orthodontiste, d'inscriptions aux cours de natation, de céramique, de judo, de scouts, de vérification des piles de cahiers sans spirales carreaux Seyès 96 pages et de crayons pour ardoise blanche (en 4 couleurs, dont l'orange et le violet, introuvables), de tri de jeans taille 10 ans, de joggings taille 16 ans et de baskets pointure 27. Je n'ai même pas le temps de remplacer mes jupes trop étroites. Je me traîne au bureau le jean déglingué et le tee-shirt en souffrance. Depuis 10 jours, j'attends qu'une french manucure se forme naturellement pour changer de vernis.

Tous les articles "Organisez votre rentrée", "Vive la rentrée", "La rentrée en mode zen" n'y font rien. Chaque année, fin août s'éteint dans un feu d'artifice consumo-administrativo-domestico-hystérique qui anéantit le bénéfice de mes belles journées de vacances.


Donc, en 2015, je me mets en mode concombre-bouquin pour un mois, comme la dame ci-dessus. Ca m'évitera de me transformer en monsieur ci-dessous.


Y en a qui adore la rentrée. Pas moi. Et si vous retrouvez, en farfouillant dans ce blog, un article dans lequel je prétends le contraire, sachez qu'il a été rédigé par mon double maléfique.

PS. J'aime pas Nicolas Cage non plus, je trouve qu'il a le charisme d'un poulpe (sauf qu'il ne se mange pas, alors que le poulpe, miam!)

Simplicité et folie du jaune

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Seule une carmélite pourrait échapper à la vague de jaune qui déferle. Avec ses copains Lulu le Chocolat, Jojo le Bordeaux et Pépé le Vert Sapin, le jaune forme l'une des combinaisons imposées par les fabricants. Nous voici dans le clan des couleurs fortes. Le jaune, on aime ou on déteste. Peut-être parce que le jaune a deux visages : on peut y voir sa couleur solaire ou sa symbolique négative. Le jaune est la couleur des cocus, des traîtres (un non-grèviste est un jaune), des malades. Avouons que le jaune n'est pas tendre : il nous illumine ou nous donne une mine d'alcoolique en phase terminale. Le jaune exige de la contemplation pour livrer toute sa richesse. On y lit alors bien des choses...

1. Un pays : l'Ethiopie. Le jaune contient toute la dureté de sa terre qui vire au rouge, la grandeur du désert, immense et immuable. La chaleur de ses épices et de ses drapeaux, la beauté de ses broderies et de ses bijoux.

2. Une musique : le reggae. Le reggae est ensoleillé, étouffant. Le reggae est un voyage en terre inconnue, un rêve qui n'aboutit pas mais emmène loin celui qui l'écoute. C'est une incantation, un chemin étranger et poisseux, une explosion de sons et de paroles. 


3. Un objet : l'encensoir. Ces réceptacles ciselés qui oscillent doucement aux quatre coins du monde, depuis la nuit des temps n'ont pas de religions, pas de patrie. Ils se balancent dans les monastères de Grèce, dans les temples de Shiva. L'encens a connu le roi Salomon et les églises en béton des villes françaises. 

4. Une odeur : celle du mimosa. Je suis toujours étonnée que ses flocons si fragiles, si légers, qui se fanent en un souffle, dégagent un parfum est si fort, si affirmé.

5. Une émotion : la folie. Celle des gens heureux, dont le rire éclate à longueur de journée et qui sont comme des soleils. Et puis, la folie de ceux qui courent après la richesse. La folie de l'or, si beau lorsqu'il est vieillit dans les mains d'une brodeuse ou d'un bijoutier, si dur lorsqu'il sort de la mine et s'entasse dans les coffre-forts. 

Comment vivre sans jaune, l'une des couleurs les plus présentes dans la nature ? Il éclaire les fleurs des champs, le bec des oiseaux, les fruits de nos vergers et les fruits exotiques. Le jaune est parfois salé, parfois sucré. Acide comme le citron, chaleureux comme la paëlla. Moutarde, banane ou copeaux de beurre, le jaune est une couleur qui se savoure.


Source photos : The Ultra Bright

La Parisienne nouvelle est arrivée!

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Le titre m'a alléchée et j'ai bien failli l'acheter. J'ai attrapé le dos et en sentant mon bras se déboîter, je l'ai reposé. Trop lourd, le numéro de septembre risquait de crever mon sac en agneau. 

Il faut me faire une raison, je ne saurais pas qui est la nouvelle Parisienne. Rien ne stoppera les angoisses qui m'assaillent quand j'enfile un tee-shirt gris sur mon bootcut : ne devrais-je pas lui préférer une marinière ? Mais laquelle ? Une Armor Lux vintage ou une pièce revisitée par Stella McCartney ? On me dis dans l'oreillette que Stella mangerait du lapin plutôt que toucher à la marinière. Trop frenchy, trop banal. Ok (elle l'a tout de même fait, en 2009, 2011 et sûrement d'autres années).

Et le maquillage ?  Et la coiffure ? Qui me dira si je peux oser le carré blond à frange épaisse ? (même si ma copine coiffeuse m'apportera la réponse en 10 lettres : Noooooooon!...). Pour devenir une vraie Parisienne, faut-il garder la ligne Ignès ou suivre la ligne Caroline de Maigret ? Opter pour le pantalon carotte en peau de serpent (noir, of course) ou le slim blanc roulotté ? Et mes tee-shirts ? J'ai encore droit à la couleur (pour les dessins, textes et autres strass, j'ai cru comprendre que c'était so pas Parisienne).

Bref, je suis perdue. 1 kilos 200 m'ont fait abdiquer toute velléité de trenditude. Me voilà condamnée à me fier aux vitrines de Minelli et The Kooples pour savoir ce qui sera tendance jusqu'au prochain budget publicitaire.


A défaut de lire Vogue, j'ai procédé au tirage au sort du concours : c'est Gweny qui gagne le livre Beauté d'enfer. Merci à toutes de nous avoir si gentiment confié vos secrets de beauté. 



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