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Channel: Le Cas Stelda - blog mode et chroniques
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Les tendances sont collantes...

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... et pas que sur nos ongles. Elles se glissent partout, jusque sur les pansements. Stupéfaction en découvrant cette boîte en édition limitée  d'Urgo. Fallait y penser. 

SAFARI URGO en  édition limitée pour  la rentrée.
Une boîte imprimée peau de bête (tigre, zèbre, girafecontenant 14 pansements,
3 formats, 3 imprimés et un toucher peau de bête...


Vogue le marine

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navy
Petit à petit, j'ai remplacé le noir par le marine. Des années de collège et de scoutisme en uniforme marine m'ont longtemps dissuadé de porter cette couleur mais le premier pas franchi il y a 2 deux ans m'a convaincue d'y revenir : ça passe partout, ça fait sérieux au bureau sans me transformer en vieille sorcière. Ca va à la plage, chez la belle-mère et au resto. 

Le marine s'accorde à quasiment toutes les couleurs, exception faite du marron ou du gris qui le rendent vraiment terne. Blondes, brunes ou rousses, teint clair ou mat, on peut le porter en gardant bonne mine. Si on a la peau foncée, il suffit parfois d'un trait de couleur sur les lèvres pour le rendre gai.

En ce moment, c'est donc marine ou navy à toutes les sauces :
  • Jupe navy + tee-shirt blanc + compensées rouge
  • Jupe navy + débardeur rouille + chaussures dorées
  • Pull marine + pantalon blanc + chaussures rouges à pois blancs
Cet hiver,  j'ai testé le pull marine + jupe noire + chaussures noires vernies.
 
 Je suis tombée dans le grand bleu.

Suis maintenant en phase recherche de robe navy. Lutin n°1 en a une parfaite, trouvée chez Sud Express il y a 2 ans mais je ne peux décemment pas lui piquer (ce serait le monde à l'envers). Elle me tuerait. Elle aurait raison. 

Défilé Elie Saab automne-hiver 2013-2014

Charmant, mais hors budget. Va falloir chercher un autre fournisseur

La prochaine fois que vous croiserez une petite robe marine, ayez une petite pensée pour moi. Et pour les hommes qui ont immortalisé la Navy. 






De l'intérêt de la grammaire en mode

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11 août 2013 : Miley Cyrus a reçu le prix de "la star la mieux habillée de l'année" aux Teen Choice Awards.
Quand j'ai vu cette photo, je l'ai classée directement dans les OVNI. Lucie n'a pas tort de s'insurger contre les diktats. Je m'insurge aussi. Mais si on analyse objectivement les tenues réussies (c'est-à-dire devant lesquelles on se dit waouh, c'est super classe, super gai, super personnel, devant laquelle on reste bouche bée, quoi), on réalise que 99% d'entre elles respectent tout de même des règles. C'est malheureux mais c'est comme ça.
Comme c'est bien fait, ça ne saute pas au yeux, tout comme on ne décortique pas un texte bien écrit en s'exclamant : "Oh, la belle métaphore" mais en disant simplement "Oh, c'est poétique". Quand le texte est très mauvais, en revanche, on repère tout de suite les erreurs : phrases trop longues, vocabulaire inadapté, incohérences de style...

Cet exemple illustré par Eudoxie du fameux "style parisien" m'a frappée : 
Les 5 règles de la Parisienne
Dessin d'Eudoxie pour Chic & Geek 
Et, là, illumination : je viens de réaliser que comme ce brave Mr Jourdan, on fait de la grammaire modesque sans le savoir. Pour moi, l'anacoluthe, c'est le petit truc un peu de traviole qui jurerait a priori mais fait résonner l'ensemble. Comme un verbe placé avant le sujet va mettre le sujet en avant. Oui, c'est bizarre mais ça fonctionne parce que ça crée cette fameuse rupture stylistique (dédramatisation, comme dirait Biba, que Eve me pardonne!).

Si en français, on doit avaler la grammaire pour s'en libérer ensuite et acquérir un style plus personnel que l'alignement sujet-verbe-complément, c'est pareil en mode (et c'est autant de boulot!). Quand Cristina dit 3 couleurs maxi, le haut OU le bas, résille OU talons, elle a raison, en tout cas, elle n'a pas tort. Bien sûr, on peut choisir de s'exprimer comme Victor Hugo (tenue un peu ampoulée) ou comme Cendrars (version Kate Moss). Et c'est bien connu, les règles sont pleines d'exception (et crées pour être contournées).

Ici, Miley ne donne pas dans l'anacoluthe ni dans la surenchère de métaphores. Elle nous offre l'équivalent d'un essai de philo rédigé en bouts rimés :
  1. Deux matières fortes : cuir + voile
  2. Haut + bas à l'air
  3. Moulant + transparent
  4. Mini + talons vertigineux
  5. Tenue voyante et premier degré (limite SM) + accessoire hyper pointu et difficile à porter (chaussures blanches)
J'ai beau cherché un équivalent dans la littérature, je ne trouve aucun auteur assez zinzin pour avoir osé un mélange si toxique.

Cerise sur le stiletto : devinez quelle maison prestigieuse a griffé la tenue de la starlette ?

PS. Je ne parle pas du prix en lui-même, parce que pfff! Miley Cyrus, Personnalité la Mieux Habillée de l'Année ? Heureusement qu'il s'agit des Teen Choice Awards... C'aurait été le classement Vanity Fair, je me suicidais en mangeant du rouge à lèvres.

Aux jolies plumes d'Anacoluthe et Albane qui décrivent si drôlement des choses parfois graves.

In the mood of Nirvana

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On n'a pas eu de printemps, on profite enfin de nos petits chemisiers de mousseline de coton et de nos poompoom shorts (non, ça, on a évité...), mais on est déjà agressé par les collections d'hiver en train d'éplucher les nouvelles collections. C'est l'occasion de vérifier si ma boule de cristal était bien nettoyée.

Vogue, collections automne-hiver 2013
Récapitulatif de mes suppositions : 
- Noir, kaki, gris, prune... sur les couleurs, bingo!
- cuir, cuir lacéré, tissus à poils : ok.
- pas trop de tapisserie bariolée : hélas, si! Même chez Promod.
- mousseline et tissus mats : ok.
- le python : en voie d'extinction (ouf, les bottines cheap en python, j'en pouvais plus).
- le léop est en retrait : ok.
- le zèbre : ok.
- les bijoux rococo style Kenneth Jay Lane : à 100 %!
- les bijoux en résine, plastique, métal, cuir : ok. Pas encore de bois.
- le snood est mort : et même enterré.
- l'étole : pas encore vu, mais sait-on jamais...
- la pochette : oui.
- le sac XXL : oui.
Grosse hausse de l'or, si possible rose, vert, noir... Bref, de l'or qui en jette. Que la honte soit sur moi, j'avais fait l'impasse sur les imprimés : c'est le déferlement du baroque /grunge. Les deux semblant assez incompatibles, il va falloir assumer son moi intérieur en choisissant son camp  :
  1. se déguiser en sac Barbès en sautant sur les carreaux (Céline ou Morgan, à choisir selon le plafond de votre CB)
  2. se prendre pour un it-bag grâce aux coupes rectangulaires et larges qui sentent bon les 90's
  3. hanter les châteaux en passant pour un fauteuil grâce à la jupe tapisserie. Hop, hop, hop, ni vu ni connu, je t'embrouille et je suis Marie Tudor (reine en son moulin)
  4. montrer la patricienne de Bas Empire qui est en nous et bling-blinguer à mort.
Je biffe les quatre options. Même les belles boucles byzantines. Depuis deux mois, je ne porte quasiment plus de boucles d'oreilles, mes longues dormeuses sont remisées. Les créoles ont encore droit de cité mais j'ai envie de basiques, de perles minuscules, de puces. Suis tombée en amour devant le duo proposé par Garance Doré : une perle et un clou. 


Source : Garance Doré
Une chose est sûre : des années 90, il faut garder le meilleur et le meilleur, c'est Curt. On n'a pas besoin de porter du Saint Laurent pour l'écouter (et à mon avis, ça l'aurait même bien fait marrer, de devenir l'icône de l'Homme qui Vend des Rangers à 5695 €. Il aurait récupéré illico des tongs dans une poubelle). 


Quand Lady Gaga fait plouf

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Je n'ai jamais lu V*, je ne connais pas le photographe ni le "creative fashion director" ou quoi. J'ai juste eu un flash en découvrant leur dernière couverture : 

Lady Gaga, couverture de V Magazine
Tenue : Saint Laurent Paris
On dirait un mix de Mick Jagger et Gabrielle d'Estrées (j'ai d'abord pensé à Diane de Poitiers, mais la fameuse peinture des demoiselles au bain représente bien Gabrielle). 

Imaginer travestir une fille en un mec qui ressemble à une fille, le tout soupoudré de paillettes 80's dans une pose mi renaissance mi Elvis, fallait y penser. Ou (surtout) pas.

*Je ne connais que leurs couvertures, souvent assez trash (et laides)

PS : remarquez que Saint Laurent a encore frappé. 

Les yeux de Charlotte

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piece En regardant la dernière saison de Dexter, j'ai trouvé que Charlotte Rampling écrabouillait tous les autres acteurs. Je guettais son apparition. Hop, voilà Charlotte, et crac, la blondinette qui joue Hannah était pulvérisée, Jennifer Carpenter devenait fantômatique et je ne regardait même plus Dexter. Je ne voyais que les yeux bleus et le demi-sourire de Charlotte.

J'adore regarder certaines femmes vieillir. Elles sont aussi belles, parfois plus belles encore à 60 ans qu'à 20. Bien sûr, à 20 ans, elles ont la crinière folle et les fesses lisses. Mais les rides ne leur enlèvent rien, au contraire. Leur visage s'est redessiné : pas grâce à la chirurgie mais selon leur personnalité. Et ça, c'est rare chez les stars. Dans un milieu où le corps est une partie de l'outil de travail, où l'exposition est aussi importante, afficher ses cheveux gris et ses paupières relâchées demandent une sacrée force de caractère. Jamie Lee Curtis et Charlotte Rampling me donnent envie de retourner à l'essentiel.


Les 100 ans du mascara

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Le mascara est un vieux monsieur qui fête officiellement ses 100 ans. C'est mon produit chouchou, celui qui a toujours trôné dans mon sac et dans ma salle de bain. J'en suis tellement dingue que j'avais fait un grand match de mascaras pour trouver l'ultime, le top : celui qui allonge, recourbe, épaissit, ne s'effrite pas, se démaquille facilement et ne nécessite pas la vente d'un rein. J'ai aussi mis en concurrence bio et conventionnel

Actuellement, j'en ai 4 en cours (Queen Lash de Helena Rubinstein, Hypnose Star de Lancôme, AnneMarie Börlind, Extase de Dior) mais j'en ai porté des dizaines et je compte bien continuer mes expérimentations. On peut dire que je contribue activement à soutenir l'industrie cosmétique qui vend un milliard de mascaras par an... Yves Saint-Laurent écoule à lui seul plus de 4 millions d'exemplaires de son Effet Faux-Cils. 

Même celles qui ne se maquillent pas ont un mascara au fond de leur tiroir, c'est vous dire. 54 % des femmes assurent qu'elles ne peuvent pas s'en passer (l'absence de fond de teint n'angoisse que 18 % d'entre nous) . Sauf pour les Brésiliennes qui l'utilisent très peu et misent plutôt sur la bouche et les ongles. Mes chériiiiies, vous ne savez pas ce que vous manquez. 



Le mascara est tellement iconique que les marques qui ont participé à son développement sont devenues elles aussi culte. C'est le cas d'Eugène Rimmel, Maybelline, Max Factor, Helena Rubinstein.


Eugène Rimmel inventa, en 1880, un produit noircissant à appliquer sur les cils. Il n'était sans doute pas assez perfectionné puisque la naissance du mascara est officiellement fixée à 1913 : c'est pour consoler sa soeur Maybel, dont les cils avaient brûlés, qu'un jeune chimiste le créa. Composé de poudre de charbon et de vaseline, ça devait piquer. Quoi qu'il en soit, les copines de Maybel ont trouvé ça chouette, le petit monsieur a perfectionné la diabolique mixture et a ouvert boutique pour vendre ses petits cakes baptisés Maybelline et ils partirent comme des petits pains. Tout le monde a oublié le nom de ce grand précurseur, T. L. Williams, mais Maybelline est devenu un empire.

A une époque où les films sont en noir et blanc, le mascara devient le meilleur ami des stars de cinéma.  
En 1957, Helena Rubinstein invente le premier mascaraprêt à l'emploi. La matière est liquide et on la prélève dans un tube à l'aide d'une pinceau. Plus hygiénique et rapide que les petits pains à mouiller (souvent en crachant, d'ailleurs!). Maybelline, souhaitant probablement sauver l'honneur, imagine le tube avec brosse intégré en 1960. Alléluiah!
Max Factor lance le premier mascara incolore en 1988. Personne n'y avait pensé avant lui. Pourtant, contrairement à ce qu'on pourrait croire, le mascara transparent est assez intéressant : il coiffe bien les cils et les maintient en place avec un effet très naturel. A réserver, bien sûr, aux franges fournies, ou l'effet tombe à plat. Il est également très utilisé par les maquilleurs de plateau.


Coups de Théâtre, de Bourjois, était aussi une sacrée révolution à l'époque (2001). Puis l'essentiel ayant été fait, il a fallu broder autour et les marques ont exploré toutes les pistes, avec plus ou moins de bonheur : brosses vibrantes, mascaras parfumés, mascaras-soins, mascaras à paillettes (pas très au point, comme en témoigne ma mésaventure et celle de Gaby), mascaras pour les cils inférieurs... A elle seule, L'Oréal a déposé 300 brevets. Chez Givenchy, les équipes de recherche ont fait subir les pires outrages à la brosse : tête de loup, sphérique, rétractable... 


Chez Guerlain, ce ne sont plus des mascara, ce sont presque des lingots. La maison s'est fait une spécialité du mascara-bijou : les écrins sont très beaux mais si volumineux que je n'ai jamais osé craquer. 

Il y a des dizaines (sans doute même des centaines) de références mais les pionniers ont la vie dure. Le  mascara le plus vendu au monde est Great Lash, sur le marché depuis 1971 et avant son arrivée en France, Volum'Express a longtemps trusté les têtes de gondoles. Le mascara phare des années 1950, le Longcils Boncza, est toujours édité. 
 Le mascara en quelques astuces personnelles : 
  • le noir sur les cils clairs en journée, ça durcit. Mieux vaut un marron ou un gris qui seront plus doux et naturels
  • selon la forme de l'oeil, le mascara sur les cils du bas plombe un peu le regard. A utiliser avec précaution
  • si vous n'avez pas envie d'investir dans un mascara de folie ultra épaississant + recourbant, posez une couche, laissez sécher, poudrez les cils et reposez une couche. Une astuce de grand'mère qui marche à mort
  • toujours l'appliquer en zig-zag, pour bien gainer chaque cil de la base à la pointe
  • pour recourber les cils, posez la brosse sous les pointes et appuyez pendant 5 secondes
  • l'oeil et la bouche grande ouverte, c'est la pose typique de la fille qui se met du mascara, le truc qu'on fait toutes instinctivement. Pour évitez les traces sur la paupière du haut, justement, n'ouvrez pas l'oeil en grand ; placez le miroir sur une table, l'application est plus facile lorsqu'on regarde vers le bas, la paupière un peu fermée
  • certains mascaras, comme les Hypnose de Lancôme, sont très (trop) liquides au début, mais ils s'épaississent et s'appliquent plus facilement en vieillissant
  • la brosse joue autant que le produit lui-même sur l'effet final.Les brosses à picots séparent mieux, les grosses brosses en poils donnent généralement le volume
  • dixit une copine, le mascara cake ne se mouille pas avec de la salive (beurk, beurk) mais avec un brumisateur d'eau ou mieux encore, d'eau de rose ou de bleuet.

Parce que j'entends tout et son contraire sur le mascara en cake, j'avoue qu'il m'intrigue. J'ai tenté l'expérience une fois, elle ne m'a guère convaincue mais il faut vivre dangereusement, non ? Egalement dans ma ligne de mire, le nouveau Chanel et le AnneMarie Börlind 2 en 1.

Pour fêter dignement l'anniversaire du grand amour de ma vie, voici deux publicités : l'une chic... l'autre choc.


Quand l'enfant paraît...

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... la vie de la modeuse est bouleversée. Je sais que certaines d'entre vous viennent d'avoir un joli baby, d'autres l'attendent impatiemment et si vous me lisez, c'est que vous avez un penchant assumé pour le vernis, le shopping chez Zara et les talons à deux chiffres.

On ne va pas vous le cacher, cette venue va chambouler beaucoup de choses et en particulier vos habitudes shopping. Vous allez penser différemment :


Outre le glissement du budget de votre vanity à celui de BB, vous allez voir la mode sous un autre angle : vous maudirez désormais les stylistes, ces crétins qui n'ont pas de gosses ou dont l'assistante porte leur garde-robe complète au pressing tous les matins. Par simple mesure de précaution, de 0 à 3 ans, mieux vaut :
  1. éviter le daim, la soie, la dentelle de coton, les plumes, la fourrure. Tout ce qui est joli, fragile, s'arrache facilement et se tâche
  2. investir dans un bon jean, tenue tout terrain qui sauve la vie
  3. ressortir le cabas Vanessa Bruno de vos années étudiantes (il a perdu ses paillettes, tant mieux, c'est ça de moins que BB arrachera pour semer sur la moquette)
  4. choisir la hauteur de la poussette en fonction de la hauteur de vos talons (ou passer au plat)
  5. reconvertir toutes vos pochettes et vos minaudières en boîtes à bijoux (ou les encadrer et les accrocher au mur de votre chambre pour vous recueillir devant)
  6. ... y glisser vos longues boucles d'oreilles, créoles, pendentifs de créateurs ultra fragiles et autres sautoirs
  7. trouver une coiffure qui ne nécessite pas une coupe et une coloration mensuelle
  8. ranger les vernis en hauteur (en particulier les rouges, bleus, à paillettes... qui s'incrustent bien dans le plancher)
  9. ... idem avec les rouges à lèvres (de toute façon, vous n'en porterez quasiment plus car ça fait des traces sur les joues de BB)
  10. oublier les shampoings à 500 € le litre (que BB attrape et jette dans le bain pour faire de la mousse).
Promis, on gagne au change : vous avez déjà vu un sac à main sourire ? Et une paire de chaussures vous embrasser ? Alors mazel tov, les enfants sont la dernière aventure des temps modernes, comme le racontent des mamans qui envoient du steack (haché) : AdèleLa Belette et Madame Liaju...

Et pour découvrir les jolis coins parisiens avec BB, suivez Sheily!

Dédicace particulière aux pioupioux de Pipou et de Coco,
à Mag et Lucie.


Infographie : Stelda

Le street style dans l'oeil d'un enfant

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Grazia était ouvert sur la table. Lutin lui jette un oeil. Puis me regarde, perplexe : "Pourquoi le monsieur a des nouilles* ?"

Bonne question.


* NDLR : "nouilles" est l'appellation familiale déposée pour les Méduses ; ces chaussures ne sont officiellement utilisées que pour patauger dans le ruisseau pendant les vacances. 

De la fidélité et du mépris

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L'une des joies puériles de la modasse est de dénicher une marque inconnue qui lui convienne. Vous avez enfin trouvé le vêtement un petit peu original mais discret dans lequel vous vous sentez aussi belle que Catherine Zeta-Jones et qui survit à plus de 10 lavages. Vous êtes heureuse. In love avec cette P'tite Marque trop choute, qui taille exactement pour vos fesses / vos pieds et correspond à votre budget.

Non, je ne parle pas de cette robe McQueen à 4 chiffres.
Robe imprimé vitrail, collection hiver 2013-2014

Mais les histoires d'amour finissent mal en général et celles avec les marques ne dérogent pas à la règle. Les marques sympa restent rarement confidentielles. La p'tite marque commence à être distribuée à droite et à gauche. Au début, ça vous réjouit (plus besoin d'écumer les sites pour obtenir le top rose convoité), puis au Japon et aux Etats-Unis. On la voit dans tous les magazines, elle devient à la mode et là, crac, elle double ses prix.
Ce qui est comique car la dite marque fait alors fabriquer en plus grande quantité et quitte la France pour l'Espagne / l'Italie pour la Chine / la Roumanie pour le Cambodge / les Etats-Unis pour le Mexique. Ces deux éléments conjugués, quantités + délocalisation devraient logiquement provoquer une baisse de prix mais on assiste au contraire à leur envolée stratosphérique. Souvent assortie d'une baisse de qualité. Un foutage de gueule dans les grandes largeurs.

chic

Du coup, les primo-acheteuses qui ont contribué au succès de la marque ne peuvent pas forcément suivre (notre salaire est rarement multiplié par 2 ou 3 en 5 ans et quand il l'est, il est souvent assorti d'enfants). Frustrant. Genre : "bon, vous êtes gentilles mais maintenant qu'on chausse Madonna, hihi, on est au-dessus de vous, les filles. Passez votre chemin et retournez chez André, vous serez mignonnes." Ca m'énerve. Mais vraiment. Je prends ça comme du mépris. Et en plus, même chez André, ça monte grave.
Je ne suis pas la seule à trouver que les prix approchent le grand n'importe nawouak. Lilly en a parlé il y a quelques jours à propose d'une collection de boots Zadig & Voltaire en série limitée : de 780 à 890 € les boots et les bottes. Pour ce prix-là, on a une paire de bottines Hermès. Ou ces bottines Louis Félix, made in France, faites à la main.

bottine Louis Félix

Je veux bien croire à la montée du prix du transport et des matières premières, des salaires (quoique l'ouvrier chinois ne soit payé que 450 € et pour ce prix-là, il fabrique un paquet de pulls), de la TVA et toussa. L'histoire du positionnement par le prix, je connais aussi : si Promod monte, Maje monte et Chanel doit monter pour rester encore un cran au-dessus. Mais la discrimination par le prix dans le milieu de gamme juste pour faire croire que c'est devenu miraculeusement du haut de gamme, stop, les gars (comme si le prix était synonyme de bon goût, franchement, z'ont pas regardé Paris Hilton ni Kim K, hein) (en plus, on n'est pas idiote, on fait quand même la différence, hihi).

Et les prix, c'est comme les immeubles antisismiques : à force de monter de plus en plus haut, ça va finir par ne plus très bien résister aux secousses. Vous êtes en train de nous jeter toutes sur e-Bay ou chez H&M.

Pour aller plus loin : Fashion inflation sur les prix du luxe.

PS : à propos de faux luxe, Abercrombie vient d'annoncer la chute de ses bénéfices d'un tiers... Preuve que le mépris ne paye pas, nananère! Et preuve qu'on cherche aujourd'hui un bon rapport qualité/prix avant un logo (coucou @Zadig&Voltaire...)

Le livre de Garance Doré

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Garance Doré va écrire un livre qui paraîtra en anglais et en français. La date de publication est encore secrète, on ne sait pas non plus ce qu'il contiendra exactement. Sans doute un mélange de dessins, photos et textes personnels, peut-être des adresses shopping... Il y a peu de chances donc que cet ouvrage résolve la faim dans le monde ou révolutionne l'histoire de la littérature mais je l'attends avec impatience. Garance Doré, je l'aime bien. Oui, elle s'en fiche, elle ne me connait pas mais le Garance-bashing est devenu un sport assez couru.

Garance Doré

Plein de gens (40 % des français, au moins, voire 75 %... ou 80 % ?) ne connaissent pas Garance Doré. On ne peut pas tout savoir sur tout ni sur tout le monde, par exemple je ne sais pas qui sont la moitié des it-girls à suivre présentées dans les magazines. Et je ne me donne même pas la peine de chercher car elles auront probablement disparu 3 numéros plus tard (Alexa Chung est l'exception qui confirme la règle ; la pauvre Miley Cyrus essaye de subsister mais avec les dégâts collatéraux que nous avons constaté il y a quelques jours).

Garance Doré, c'est différent. D'abord, elle est pérenne : apparue en juin 2006, elle est toujours là. Et même de plus en plus là, puisqu'elle elle mérite une petite présentation.
Ok, tout ça ne vous dit pas qui c'est.  Garance Doré, c'est LA blogueuse française-qui-a-réussit-même-qu'elle-vit-àNew-York.
Garance, 38 ans (Mariline Fiori de son vrai nom), est illustratrice et s'est fait connaître par son blog. A l'époque où elle l'a ouvert, un blog était encore rare. Limite un OVNI. Depuis, la chose s'est démocratisée et n'est plus du tout hype. Les blogs ont poussé comme des champignons (il y en aurait environ 15 millions en France!).

dessin de Garance Doré - source : Garance Doré

Mais malgré ses 38 ans (ou à cause ??), Garance reste LA reine des blogueuses françaises. Pourquoi ? Parce que c'est une bosseuse. Elle a commencé son blog pour y présenter des dessins, puis a ajouté des photos, puis de la vidéo. Aujourd'hui, c'est une petite entreprise, elle a un adjoint, une asistante. Elle a rencontré un autre blogueur star, Scott Schuman, photographe de street-style. Coup de foudre et la voilà partie à New York. Ensemble, ils arpentent les défilés, et clic, clic, photographient toutes les collections et les gens dans les rues, de Paris à Milan en passant par Londres. Elle enchaîne les collaborations avec les grandes marques et vend ses dessins comme des petits pains.

Depuis quelques mois, Garance écrit une chronique dans Vogue, Scott a fait les campagnes publicitaires de plusieurs grandes marques. Garance, c'est la love story du web, la self-made-girl version 2.0.

Garance Doré - source : The Sartorialist
On ne peut pas plaire à tout le monde et Garance Doré, comme toute personne exposée, est loin d'emporter tous les suffrages. Des lectrices l'accusent d'apologie de l'anorexie quand elle parle de son dernier régime, des professionnels la taxent d'imposture  quand elle reçoit le Prix Média « Eugenia Sheppard » du CFDA (les Oscars de la Mode). On critique son côté lisse, le ton consensuel de son blog, oubliant qu'elle n'a jamais cultivé un état d'esprit rebelle. Ce n'est pas comme si elle retournait sa veste brusquement. Elle a parfaitement le droit de ne pas être dans une posture militante.

Beaucoup lui reprochent aussi d'avoir perdu sa fraîcheur, de ne plus être la même qu'à ses débuts. Franchement, je trouve qu'elle s'en sort bien! Serais pas sûre de ne pas avoir une crise d'ego-hystérie aigue si j'étais de toutes les plouf-champagne parties avec Karl L, Donatella Versace ou Anna Wintour (bon, eux, pas trop, mais quand même...).
Elle continue à partager ses états d'âmes de façon assez légère et chaleureuse, et rien que pour ça, je l'apprécie. Elle pourrait se contenter de poster des sacs Céline ou Chanel à quatre zéros et voilà. Mais non. Et puis, elle n'est pas restée assise sur ses lauriers : elle a continué à travailler son dessin, la photographie, l'écriture. Elle ose faire évoluer son blog, doucement mais intelligemment. Et elle sourit sur presque toutes les photos.

Elle s'est mise, entre autre, à interviewer des personnalités de la mode. Elle a pris là un vrai risque : l'interview est un art délicat. Je me rappelle une vidéo avec Stella McCartney. Garance était un peu maladroite mais la styliste, elle, était cassant. On sentait que ça l'incommodait, qu'elle ressentait un peu de mépris envers Garance, cette fille-qui-n'est-pas-du-sérail... mais elle se pliait à l'exercice (de mauvaise grâce) parce que Garance Doré, c'est tout de même 70 000 visiteurs uniques par jour (autant que marieclaire.fr)... et donc autant de publicité potentielle. Odieuse.

C'est ce jour-là que je me suis dit que j'aimais bien Garance et que jamais je n'achèterai un truc chez Stella.

dessin de Garance Doré - source : Garance Doré
Le blog de Garance Doré

Louis Vuitton, un silence ordinaire

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Louis Vuitton, c'est une histoire ordinaire.  Faite de lâcheté, de travail acharné, de sacrifices, de silence, de mépris, de haine. Haine entre un fils et son père, haine entre les Vuitton et Bernard Arnault qui prit le contrôle de l'entreprise en 1989 "en y entrant avec l'air d'un premier communiant", comme le dira avec amertume Henri Racamier (alors propriétaire de LVMH).

Je croyais tout savoir de Vuitton jusqu'à la lecture de "Louis Vuitton, une saga française".  L'auteur, Stéphanie Bonvicini, est journaliste. Elle a rassemblé une somme incroyable de témoignages, compulsé les archives de la Maison, fouillé dans  les bibliothèques municipales et les registres des mairies, remontant le fil de la famille Vuitton depuis 1821 jusqu'à son rachat par Bernard Arnault. En 1989, celui-ci en fit la pierre angulaire du géant LVMH que l'on connaît tous.


Louis Vuitton

Ce livre raconte d'abord Louis Vuitton. L'exposition De Louis Vuitton à Marc Jacobs présentée aux Arts Décoratifs mettait en avant les innovations du fondateur et les évolutions de la toile mais pas du tout sa personnalité. Ici l'auteur parle de l'homme, de ses enfants, de la façon dont une famille ordinaire s'est inscrite dans l'histoire de son pays jusqu'à en devenir un symbole.

Qui est Louis Vuitton ? Un travailleur acharné, parti de rien. Arrivé à Paris à l'âge de 16 ans, après avoir parcouru des centaines de kilomètres à pied, Louis Vuitton se place comme apprenti chez Monsieur Maréchal, layetier-emballeur. Au XIX° siècle, ces artisans confectionnent des caisses en bois blanc sur mesure, dans lesquelles les élégantes emmènent leur garde-robe, voire leur maison! Manteaux, brosses, chapeaux, robes à tournures, carafe de parfum, chaque objet a son écrin pour voyager de Paris à Deauville, de Lyon à Moscou. Soigneux, discret, Vuitton devient l'emballeur favori de l'impératrice Eugénie.



En 1854, encouragé par sa femme Emilie, il monte sa propre maison. Auréolé du prestigieux titre "d'emballeur impérial", Louis Vuitton a la confiance d'une clientèle choisie. Son idée de génie est de passer de la caisse à la malle et de transformer un objet laid et jetable (une caisse de bois) en objet durable, pratique et élégant. Jamais il n'a sacrifié la technique ou l'esthétique. Il voulait allier les deux.
Sa formation de menuisier lui a permis de trouver des bois plus légers, des structures plus résistantes aux intempéries et aux chocs. 

La plus grande partie de l'ouvrage remet en perspective avec l'époque les perfectionnements apportés par Louis Vuitton aux malles et bagages : de 1850 à 1900, la vision du fondateur est inspirée par l'énergie économique du Second Empire, à l'avènement du tourisme, du changement des modes de consommation (l'arrivée des grands magasins) et des nouveaux moyens de locomotion : automobiles, transatlantiques, trains express. Chaque modèle est adapté à un besoin émergeant : les dessus plats permettent d'entasser les malles, les sacs souples de transporter le linge sale ou les affaires de nuit, etc.

L'auteur relie aussi le destin de Louis Vuitton à celui de Worth et Goyard. Louis Vuitton seul n'aurait pas été grand chose. C'est grâce au soutien de Worth et à l'émulation avec d'autres concurrents qu'il a pu se démarquer en innovant constamment. Dès qu'un autre maletier proposait un nouveau modèle, Vuitton renchérissait. On peut dire qu'il a placé la Recherche et le Développement au coeur de l'entreprise.

Malheureusement, Louis Vuitton pense toute sa vie vers un but qui devient presque obsessionnel : assoir sa suprématie. Plus exactement, celle de son nom, puisque lorsqu'il vend (sic!) son entreprise à son fils, il exige que celui-ci garde comme nom commercial "Louis Vuitton". Pas Vuitton, ni Vuitton et Fils, mais Louis Vuitton.

Et là, l'histoire devient triste. Obnubilé par son objectif, Louis Vuitton n'a vu ses enfants qu'à travers l'entreprise. Son fils Georges mènera toute sa vie une guerre larvée pour exister, lui aussi, et partager sa vision personnelle. Les générations suivantes conserveront cette ambition du nom au-dessus de tout. Le logo omniprésent chez Vuitton n'est pas dicté que par le marketing, il découle aussi de cette propension à vouloir exister. Ils ont le souci extrême de satisfaire leurs clients mais pas par empathie : par fierté, pour qu'on ne disent pas qu'ils ont manqué.

C'est ce terrible manque d'amour qui m'est resté dans la bouche quand j'ai refermé le livre. L'écriture de Stéphanie n'y est pour rien : à aucun moment, elle ne prend parti et on la sent plutôt admirative de cette saga industrielle. Même lorsqu'elle évoque le Vuitton des années noires, elle reste extrêmement neutre.

Et nous voilà face au vilain petit secret de la maison. J'ai toujours été intriguée par le silence sur les années 1935 à 1945 chez Vuitton : jamais la Maison ne parle des années 40 ni ne présente aucun modèle de cette époque. Etonnant trou noir, pour une entreprise qui vante son indéfectible innovation. Elle aurait donc stagné pendant 10 ans ?

Au contraire, elle s'est diversifiée. S'installant à Vichy, les Vuitton travaillent pour Pétain. Toujours accrochés à leur nom, ils sont prêts à tout pour garder le haut du pavé pendant la Guerre. Ils y parviennent si bien que Henry Vuitton est décoré de la francisque en 1942.  

L'histoire pourrait s'arrêter là car les entreprises ayant collaboré de près ou de loin avec le régime de Vichy et / ou les Nazis ne se comptent plus, mais peu d'entre elles mettent autant d'énergie à le cacher.
En 2011, Médiapart et Arrêt sur Image dévoilent que LVMH a fait pression via la régie publicitaire du groupe Prisma sur les journalistes de ... Géo Histoire pour censurer un dossier de 5 pages consacré à la collaboration économique. Extrait :
"Lorsque Philippe Pétain installe son gouvernement dans les murs de l'hôtel du parc, à Vichy, toutes les enseignes de luxe qui, comme les joailliers Van Cleef & Arpels, y tiennent boutique, en sont chassées. Toutes, sauf une : le bagagiste Vuitton. La maison, fondée en 1854 par Louis Vuitton et mise à la mode par l'impératrice Eugénie (l'épouse de Napoléon III), est, en 1940, dirigée son petit-fils Gaston. Ce dernier demande à son frère aîné Henry d'afficher de façon claire sa fidélité au nouveau régime afin d'assurer la pérennité de la marque. La maison Vuitton va ainsi fabriquer, dans des ateliers expressément constitués à cette fin, des objets à la gloire du maréchal Pétain et notamment 2500 bustes officiels. Henry Vuitton entretient par ailleurs de fortes amitiés avec les officiers de la Gestapo. Il est même l'un des rares industriels à être décoré par les nazis, en remerciement de sa loyauté. Une cérémonie durant laquelle les officiers de la SS et de la Wehrmacht arborent des uniformes dessinés par un tailleur de Metzingen, un certain Hugo Boss, et confectionnés par des déportés et des travailleurs du STO".
OK. Ca fait un peu désordre.
Dans une interview à The Guardian, Stéphanie Bonicini explique qu'elle a d'abord reçu la pleine coopération de la firme quand elle leur a présenté le projet de son livre, LVMH lui proposant même de la soutenir pour une diffusion en anglais et en japonais. Mais lorsqu'elle approche des activités pendant la guerre, le ton change ; on lui dit que les documents de la société pour les années 1930 à 1945 ont été détruits dans un incendie.
Louis Vuitton a établi une véritable chape de plomb sur son histoire. Publié par Fayard en 2004, Louis Vuitton une saga française a subit  en France un boycott total de la presse (excepté le Canard Enchaîné). L'auto-censure est telle que Michel Zaoui, alors porte-parole du CRIF, n'apprend l'existence de l'ouvrage que par la presse étrangère. Avec un peu d'amertume, il dit que ce qui le choque le plus, ce ne sont pas les faits rapportés mais le silence des médias hexagonaux. Et conclut, désabusé : "que voulez-vous, c'est la presse française".

Bien qu'il soit certainement l'un des plus exhaustifs sur l'histoire de Vuitton (et sans doute à cause de cette exhaustivité), le livre de Stéphanie a également été censuré en 2010 de la librairie du Musée Carnavalet lors de l'exposition "Voyage en Capitale", organisée entièrement par Vuitton, ne présentant que des objets Vuitton... La chose a fait grincer certaines dents, l'utilisation d'un musée public à des fins de communication gênant un peu les puristes.
 

Comme le précisent avec beaucoup de bon sens Stéphanie et Michel Zaoui, le passé de Vuitton n'a plus aucun rapport avec la maison actuelle. Personne ne pense à organiser un boycott et le craindre, c'est faire peu de cas de l'intelligence des clients ; c'est même douter du pouvoir d'attraction de ses produits. Personne ne boycotte Chanel, Hugo Boss, Renault ou Wolkswagen. L'attitude de LVMH manque cruellement d'élégance. Si Louis Vuitton a des choses à se reprocher, il serait plus sain d'assumer son passé et de s'en excuser en créant, par exemple, une fondation pour les victimes du nazisme.
Bizarrement, cette histoire n'est pas remontée à la surface lors du scandale Galliano mais elle explique peut-être certaines choses. Les journalistes s'étaient alors fait un plaisir de racler les fonds de tiroirs pour ressortir tous les collabos de service : de la nièce de Christian Dior (aucun rapport avec la choucroute, Christian Dior n'étant pas sa nièce) à Hugo Boss en passant par Coco Chanel (dont la Maison Chanel ne nie pas l'antisémitisme viscéral, puisque les propriétaires en ont été les premières victimes). Mais de Gaston et Henry Vuitton, collaborateur actifs et décorés, nenni.
Ou comment on gratte le fond des tiroirs pour éviter d'ouvrir les placards...
Sources :
Censure dans la presse - Arrêt sur Image
The Guardian
Scandale Vuitton au musée Carnavalet Louvre pour Tous

Louis Vuitton, une saga française - de Stéphanie Bonvicini. 364 pages, 22,30 €

My Mouillère nous met au sec

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Voilà un OVNI qui va plaire à celles qui sont amenées à passer sur les chantiers : architectes, journalistes, métreuses, avocates, alléluiah, vous allez pouvoir sauver vos ballerines en chevreau grâce aux Mouillères.

Je pense que le PDG les présente mieux que moi :


Les Mouillères sont donc des sur-chaussures mixtes, en caoutchouc synthétique, fabriquées à côté de Nantes (on ne se demande pas pourquoi l'objet n'est pas né dans le Vaucluse). Pratiques, certes mais peu séduisantes au premier regard, l'auto-dérision de Mr Mouillère les rend bien plus amusantes.

My Mouillère : E-boutique (le site est très bien fait, pratique et vivant)

La vie rêvée de Mademoiselle C

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Mademoiselle C se rêve.

Elle s'habille de noir, elle court d'un hélicoptère à un tapis rouge. Assise dans l'ombre, debout sous les projecteurs, Mademoiselle C attire tous les regards.
Mademoiselle C est une muse mais surtout un pygmalion. Elle redessine les mannequins, transforme les images, grime les émotions.
Mademoiselle C a le talent d'être une bombe à retardement. L'oeil cerné, le cheveu lâché, la poitrine absente, elle danse sur ses talons et se drape de léopard.
Mais Mademoiselle C est moins lisse que ce documentaire ne veut le faire croire. Dommage d'avoir réalisé une vie artificielle, quand sa vie réelle nous aurait certainement plus touchée.

Derrière Mademoiselle C, je vois une femme talentueuse et un peu perdue, qui a la fierté de cacher ses fêlures. Je ne lui ai pas pardonné son shooting d'enfants déguisées en prostituées pour le Vogue Paris, mais paradoxalement, ce qu'on voit de ce film trop léché me fait de la peine pour elle. Il ne lui ressemble pas mais révèle beaucoup.





Carine Roitfeld a 58 ans. Styliste, elle a été consultante pour Tom Ford, Gucci, Yves Saint-Laurent. Rédactrice en chef du Vogue Paris de 2001 à 2011, elle est actuellement  directrice de la mode chez Harper's Bazaar. Elle a lancé un magazine bi-annuel, CR Fashion Book.

Mademoiselle C, documentaire réalisé par Fabien Constant - sortie le 16 octobre 2013.

Drama Queen

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dedrama

Chaque changement de saison me donne envie de tenter des expériences vestimentaires, plus ou moins réussies mais il n'y a que ceux qui ne font rien qui ne cassent rien qui n'ont l'air de rien.

Donc ce matin, j'ai habillé Lutin n°2, 7 ans, à peu près comme ci-dessus.

"Mais Maman, ça ne va pas du tout ensemble!" s'est-elle écriée désespérée.

"Mais siiii ma chérie, tu es très mignonne." (je ne suis pas objective, je sais)


Je voulais "dédramatiser" sa jupe. Sortir du t-shirt bateau et tenter la marinière plus sport-chic, quoi.

Manifestement, elle préfère le premier degré.

L'avantage d'avoir des enfants, c'est qu'on peut les utiliser comme cobaye. Je suis un monstre, voilà la vérité.

Le calendrier de la mode

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 Tadaaaam! La grande caravane de la fashion week revient et pose ses valises à New York, avant de repartir pour Londres, Milan et Paris. Je n'ai pas encore vraiment digéré la dernière et j'ai un peu peur de m'emmêler les pinceaux : il m'a fallu un temps de réflexion pour me rappeler qu'on allait voir les collections pour l'été 2014. Pourtant, le beau temps me donne plus envie de regarder des robes légères que des bottes hautes et des capes en laine.

La Fashion week de New York en 3 chiffres : 
  • 100 000 visiteurs
  • 350 défilés ou présentations
  • 0,3% des mannequins engagées sont d'origine magrébine ou indienne.

Mais au fait, quel est le compte à rebours d'une collection ?

  •  Démarrage : visite du Salon Première vision (fin février) pour la sélection des matières, rencontre avec les fournisseurs, benchmarking / analyse de la concurrence…
  • Création de la collection : 30 pièces pour une petite marque, 300 pour une marque importante
  • Réalisation du patronage / validation des prototypes / essayages
  • Achat des matières premières et des fournitures pour les répétitions de collections 
  • Présentation des prototypes aux clients par les commerciaux. Dans le même temps, on définit avec les façonniers les conditions dans laquelle la production va pouvoir s’effectuer
  • Calcul du prix de revient avec la nomenclature
  • Présentation de la collection en septembre
  • Mise au point de la production : le prototype est retravaillé. Des essayages sont effectués afin de faire les mises au point sur le vêtement et de vérifier qu’il est conforme aux normes de qualité attendues.
  • En fonction de l’évaluation des ventes, lancement des achats
  • Lancement de la production – Fabrication des séries vendues
  • Livraison des boutiques entre mi-janvier et mi-mars

    Les couleurs de l'été prochain :
    Des couleurs moins vives que l'été dernier mais l'or et l'argent sont en bonne place. Est-ce un retour du bling-bling ou la montée des influences orientales, russes et byzantines que nous avons aperçu il y a quelques mois ?


    source : Style.com, collections Lamb et ZAC

    Changer le monde ? Commençons par la mode !

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    Une hirondelle ne fait pas le printemps mais elle peut l'annoncer. Oui, le milieu de la mode bouge et des professionnels refusent de rester couper du monde et des femmes. J'ai découvert au fil du week-end trois initiatives qui me semblent prometteuses :

    • La rédactrice en chef du Vogue UK, Alexandra Shulmann, se battait depuis plusieurs années contre la tyranie de la taille 0. Lors des shootings, elle faisait régulièrement renvoyer aux stylistes des vêtements qu'elle jugeait trop petits et qui l'auraient obligée à caster des mannequins maigrissimes. Cette fois, elle va plus loin : consciente que les magazines influencent les adolescentes et peuvent déformer leur regard sur le corps féminin, elle a imaginé un film montrant les coulisses d'une séance photo. Maquillage, lumières, retouches... le documentaire révèle toutes les techniques qui transforment une fille normale en image fantasmée. Ce film est disponible à la demande pour être diffusé dans les collèges qui le souhaitent, afin de rappeler aux jeunes filles qu'une série mode est un tableau composé loin de la réalité : personne n'essaye de se transformer en un Rubens ou un Giacometti et ce serait aussi ridicule de vouloir ressembler à une mannequin de Vogue. Donc, c'est normal d'avoir des pores, des taches, du duvet sur les bras. Vu comme ça, on prend en effet plus de recul.



    • Pour la première fois lors de la fashion week newyorkaise, une marque plus size a défilé comme une grande. Fondée en avril par Eden Miller, Cabiria habille les femmes du 42 au 56. C'est le Fashion Law Institute, un organisme qui soutient les jeunes créateurs, qui l'a contactée et lui a proposé de défiler.  "Quand j'ai rencontré Eden, elle portait une de ses robes. Je ne me suis pas dit 'jolie collection pour femmes fortes', mais 'jolie collection, j'aimerais qu'il y ait ma taille'", explique le professeur Susan Scafidi, du Fashion Law Institute, qui a présenté Cabiria et cinq autres créatrices vendredi. Tout est dit : ce sont les matières, les couleurs, la coupe qui font une belle robe et non une étiquette 34. 

    Une interview d'Eden Miller à lire ici.

    Eden Miller, fondatrice de Cabiria


    • Ce n'est pas la taille qui rend belle, voilà la profession de foi de deux anciens de l'agence Ford. Fatigués, eux aussi, de voir traitées de grosses des femmes d'1m80 portant du 40, ils ont ouvert une agence de mannequins "toutes tailles". C'est-à-dire de vraies filles, avec des hanches, des cuisses, des fesses et des joues. Ils ne les étiquettent pas plus-size, super-ronde ni n'importe quoi d'autres. Ce sont des mannequins, un point c'est tout. Du 36 au 46, leurs 30 mannequins représentent un panel de femmes réalistes (même si elles restent 10 fois plus canons que la moyenne) et rappellent que oui, c'est normal d'avoir des cuisses. C'est plutôt le contraire qui est extraordinaire. Au feu le thigh gap et longue vie à l'agence Jag.
      L'une des modèles de l'agence Jag

    La mode mondialisée, un cauchemar XXL

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    M6, c'est la chaîne de Barbie : télé-réalité à gogo pour nous reformater le cerveau en même temps que notre intérieur / notre vie amoureuse / l'éducation de nos têtes bondes. C'est plein de bons sentiments qui font avaler de grosses bêtises, tout le monde le sait. Je ne regarde généralement que les séries (et Cristinaaaa). Mon mépris est tombé devant le dernier Capital diffusé dimanche soir.


    Consacré aux dessous du discount, les journalistes épinglent les ingrédients des pizzas industrielles (je me suis réjouie de la faire maison ou de la prendre chez le pizzaïolo du coin), l'explosion des coiffeurs discount (ça mérite un petit post OVNI, ça) et la délocalisation du textile.

    Vous vous en doutez, j'ai regardé 3 fois de suite le sujet en question. Le documentaire revient bien sûr sur l'effondrement du Rana Plazza au Bangladesh mais apporte des révélations encore plus étonnantes. Et voici ce qui en ressort :

    - la Chine est définitivement trop cher. Soooo expansive, it's not possible, pfffiouh! Jusqu'à 7 dollars le t-shirt, non mais oh, t'as fumé, coco! Alors que les petits bangladais, eux, savent vivre : à 3 euros le polos, on peut causer. Et le revendre en France 15 euros sans se gêner. Voire 75 euros si on a un joli logo.

    - 61 % des télé-spectateurs sondés trouvent qu'une robe fabriquée de façon éthique et vendue 89 euros est trop chère. On leur rappelle que Zara vend ses nippes à peine moins cher alors que c'est fabriqué par des esclaves ?

    - 52 % des télé-spectateurs sondés trouvent normal de tirer au maximum les coûts de fabricationà l'étranger. "C'est la loi du marché". J'espère pour eux que leur patron ne leur imposera jamais les conditions de travail que celles que ces bons français trouvent normales d'infliger à des Chinois, des Mexicains ou des Coréens. Un bon gros racisme primaire, quoi... J'aimerai voir la tête de Madame Michu si on lui propose de faire 2 heures supplémentaires pour 50 centimes de prime ou qu'on réduise ses congés payés à 3 jours par an. Au fait, les fermetures d'usines françaises entrent aussi dans la loi du marché. Les gars de Continental, Peugeot, Michelin, Bouygues, arrêtez de vous plaindre. 

    - ... les Coréens, oui, parce que des vêtements estampillés made in China (voire made in Italie, ou France!!) sont fabriqués en Corée. Et là-bas, l'Etat est bien plus malin que chez nous : il se fait payer directement par les donneurs d'ordre (généralement chinois) et reverse ensuite aux ouvriers leur (petit) salaire. Dont une partie en nouriture. Tout le monde y trouve son compte : l'Etat coréen touche directement ses royalties sans avoir à se préoccuper de prélever des charges ou des impôts, l'ouvrier n'a pas besoin de faire ses courses (on les lui livre directement à l'usine). Accessoirement, les marques occidentales payent 3 euros la fabrication d'une robe qui coûterait 8 euros en Chine et 30 en France. Que demande le peuple ? Un excellent système dont notre gouvernement devrait s'inspirer et qui réjouirait les bons français cités à l'item précédent : fini la corvée du Auchan Drive!

    - 1/3 des vêtements vendus en France est importé de Chine. Et sur ce pourcentage, on se demande quelle quantité est fabriqué en Corée du Nord, par des esclaves étatisés ?

    Donc depuis dimanche soir, je sais que le prix de mes fringues, non content d'engraisser des multinationales, sert peut-être aussi à armer un dictateur.  C'est cool, ça me donne envie de faire du shopping!

    A revoir en streaming : Capital, des produits toujours moins cher. Le textile commence à 25'.


    Des escarpins tout terrain

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    My Mouillère vous a beaucoup plu mais Gweny regrettait que ces sur-chaussures ne s'adaptent pas aux escarpins. Héhé, j'avais repéré il y a plusieurs mois chez Mademoiselle Rose une invention étrange : l'escarpince!

    Certes, elle ne s'adapte pas à l'ensemble de la chaussure comme les Mouillères mais elle coiffe le talon, l'empêchant de s'enfoncer dans l'herbe ou la terre meuble. C'est déjà un sacré progrès, non ?



    E-boutique L'Escarpince - 12 € la paire transparente ou noire.

    Match de shampoings naturels : avec ou sans sulfates?

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    Comme je suis un peu radasse, je me suis donné un défi : trouver aussi bien que le shampoing Rahua qui avait ressucité ma tignasse, mais si possible moins cher, en fouinant du côté de marques pionnières ou peu connues.


    Aussi loin que mes souvenirs remontent, acheter un shampoing a toujours été un supplice : je reste au moins 18 mn noyée dans le rayon. Les fabricants ont la bonté de s'adresser à chaque tignasse avec un discours personnalisé : cheveux secs, cheveux fins, cheveux blonds, cheveux colorés, cheveux abîmés, pellicules... Mais ne leur est-il jamais venu à l'esprit qu'on pouvait avoir le cheveu raplapla, sec, plein de pellicules et se faire des couleurs ? Ou que l'on soit blonde + frisé + pointes fourchues ? Doit-on alors mélanger tous les shampoings ? Ou faut-il choisir l'une des plaies à éradiquer en priorité ? Ou alterner les shampoings (le lundi shampoing nourrissant, le mardi anti-pelliculaire le mercredi soin pour couleur...) ? Je soupçonne les fabricants de cosmétiques d'être à l'origine de l'actuelle épidémie de procrastination.

    Après 1000 tergiversations, autant d'allers et retours entre Beauté-Tests et une longue errance dans les rayons de Monoprix, des boutiques en ligne et de la BioCoop, j'ai réussi à choisir 4 concurrents pour une bataille de bulles.

    Less Is More -
    Cette marque autrichienne crée des produits naturels non labellisés - contient du Sodium Lauryl Sulfoacetate
    Prix : 25€/200ml

    Odeur : sent le bio. Pas très fort, mais pas très agréable.
    Packaging : canon ! sobre, efficace, transparent, donc on voit ce qui reste.
    Efficacité : zéro. Mes cheveux regraissaient en 2 deux jours à peine, aucun effet positif.
    Prix : au vu du résultat (sur moi en tout cas), prohibitif. Comme il est liquide, j'avais aussi tendance à en gaspiller.
    Grosse déception! J'avais lu des critiques dithyrambiques sur cette marque, hélas, mes cheveux n'ont pas aimé. Prudente, j'avais choisi un format voyage (6€/30 ml) pour tester la bête. Ouf!


    Cattier Shampooing Moelle Bambou 250mlCattier Cheveux Secs à la Moelle de Bambou - Un vieux routard du bio, shampoing labellisé bio mais contenant de l'Ammonium Lauryl Sulfate
    Prix : 5,50 €/250 ml
    Odeur : moisie. Mais vraiment. Horrible! J'ai craqué au bout de 2 semaines et je ne sais pas ce que je vais faire du reste de la bouteille...
    Packaging : le format rectangulaire est original et facile à glisser dans une valise. Il tient mieux dans la main.
    Efficacité : le cheveu ne regraissait pas trop vite mais il restait terne et rêche. Et embaumait la vieille cave.
    Prix : top!
    Mais pas cher pour un produit moyen-moins, ça reste toujours trop cher. Mr Cattier a été éliminé.


    France'In Paris Shampoing Vitalité -
    France'In est un salon de coiffure parisien. Spécialiste des couleurs naturelles, elle a créé une gamme complète de shampoings et soins naturels à 60%. Ce shampoing n'est pas labellisé et contient de l'Ammonium Lauryl Sulfate. Utilisé par ma soeur, sur qui il fonctionne bien, je me suis dit que ce serait peut-être une révélation.
    Prix : 25 €/250 ml

    Odeur : bof, un peu "herbes de Provence.
    Packaging : vieillot et la grosse bouteille n'est pas très pratique, mais on voit bien le niveau du produit.
    Efficacité : question "vitalité, je n'ai remarqué aucune différence. J'avais plutôt les cheveux un peu paillasseux. Je me suis obstinée un bon mois, me disant qu'il fallait laisser sa chance au produit.
    Prix : argh!!!
    Verdict : à dégager. Mais il faut lui rendre justice : il est très concentré, j'ai utilisé un quart de la bouteille en un mois, à raison d'un shampoing tous les 3 jours.

    A ce stade du test, j'étais un peu désespérée. J'hésitais à acheter le shampoing des Délices d'Azylis mais à 24 euros, je n'avais pas envie de renouveler la mauvaise expérience de France'In. Il me restait bien sûr les shampoings John Masters Organics qui, je crois, n'ont jamais déçu personne mais j'avais quand même envie de trouver une bête rare et inconnue.  On a sa fierté. J'ai joué ma dernière carte, la nouvelle gamme capillaire sans sulfates de Börlind.

    AnneMarie Börlind Volume Shampoo - label bio BDIH. Sans sulfates.
    Prix : 8,50€/200 ml
    Odeur : stupéfaction, il sent la petite madeleine. Miam, miam!
    Packaging : pas joli mais la prise en main est bonne. Inconvénient : il est opaque.
    Efficacité :  l'effet volumateur n'est pas bluffant sur le coup mais le cheveux reste propre et doux au moins 3 jours et garde du volume jusqu'au prochain shampoing. Et ça, c'est inédit.
    Prix :  top rapport qualité/prix. C'est d'ailleurs le seul shampoing bio à la composition vraiment nickel et qui sente bon


    Après avoir abandonné les silicones, me voilà sans sulfates. Si ça continue, je vais devenir une vraie biowoman et croquer des pissenlits. Mais je ne le regrette pas : on m'avait dit plusieurs fois qu'ils étaient à bannir car ils dessèchent les cheveux et, deuxième effet kiss kool, sont très irritants pour la peau et les muqueuses. Je comprends maintenant pourquoi j'avais toujours les yeux rouges presque à saigner quand j'utilisais mon Petit Dop ou mon Garnier Ultra Doux (ultra doux, mon oeil!). Et dans le cas de cheveux gras, ils accélèrent la fabrication de sébum : agressé, notre pauvre cuir chevelu se défend comme il peut.
    Les bons résultats donnés par le shampoing AnneMarie Börlind, qui n'en contient pas, tendent à confirmer la chose. C'est peut-être une coincidence. Ou pas ?

    Mon chimiste de père avait prohibé les produits lavants de la maison : pas de liquide vaisselle, pas de gel douche, pas de produit ménagers. C'était savon de Marseille pour la douche et la vaisselle, bicarbonate de soude, savon noir et vinaigre pour la maison. Seule exception : les shampoings (ouf!) et le dentifrice. Toutes mes copines le prenaient pour un illuminé et je rêvais parfois d'un bon gros flacon de Monoï qui pue la framboise. Bien sûr, à 18 ans, je me suis empressée d'acheter du Garnier et du gel douche avant de réaliser, 10 plus tard, que Super Papa était juste plus au fait des défauts de certains produits chimiques que le consommateur lambda des années 70 à 2000.

    Aujourd'hui, je comprends que mon père avait simplement banni au maximum les sulfates, ces tensio-actifs qui nettoient et donnent cet effet moussant qu'on adore. En gros, plus il y a de mousse, plus il y a de sulfates! Les cosmétologues ont pourtant trouvé des équivalents naturels et moins irritants dès les années 80. Le hic : ces substituts augmentent sensiblement le prix des formules, alors beaucoup de marques préfèrent garder leur bon vieux Sodium Lauryl Sulfate des familles (qui coûte que dalle à fabriquer) ou l'Ammonium Lauryl Sulfate, bien obtenu à partir d’une base naturelle mais qui possède un potentiel irritant assez élevé.

    Les bases lavantes les plus douces intègrent des tensioactifs dérivés du sucre : on les reconnaît au mot « glucoside ». Encore plus doux mais 8 fois plus chers, les acylglutamates sont repérables au mot « glutamate ». Le shampoing Börlind combine les 2, en gardant un prix raisonnable. Preuve que quand on veut... on peut faire de la qualité sans rincer le client.
       

    Conclusion : 
    1. j'ai découvert que certains shampoings dits naturels contenaient en réalité des sulfates, y compris dans des produits labellisés. Seul le label BDIH les proscrit totalement. 
    2. je vais envoyer mon CV à AnneMarie Börlind et leur demander de m'embaucher comme testeuse officielle
    3. pas à pas, de shampoing en soin, de lectures en essais divers et variés, je ne désespère pas d'acquérir une chevelure qui ne ressemble plus à un tas de foin gras. 
    Et à force de discuter tifs avec mon amie Lady L, coiffeuse de son état, elle m'a filé plein de tuyaux sur l'art du shampoing. Je vous raconte tout une prochaine fois!

    Pour aller plus loin : Sulfates et tensio-actifs,un article très clair et détaillé de Vanilline Cosmétiques

    Spéciale dédicace à mon papa : il mérite bien ce clin d'oeil!
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