Avec 723 livres à son actif, Lady Cartland est entrée dans le Guiness Book et bon courage à qui voudrait la détrône : la reine du roman à l'eau de rose avait un rythme d'enfer, écrivant jusqu'à deux romans par mois. Sa silhouette rose bonbon et chapeautée, son visage de poupée maquillé et ses bijoux ont participé à construire sa légende. On peut y ajouter son petit toutou blanc, ses dizaines de robes fushia, ses fourrures blanches. Et si on connait tous, plus ou moins, l'un ou l'autre de ses titres ("Impétueuse duchesse, La fiancée rebelle, ou que sais-je) on a oublié qu'au milieu de cette montagne de romances, elle a publié un livre de cuisine pour les amoureux.
C'est pourtant dans cet ouvrage-là que son amour du rococo est le plus éclatant. Montagnes de crèmes chantilly, porcelaines fleuries, bibelots de faïence, du rose et encore du rose... l'esthétique culinaire de Lady Barbara (comme son look) confine au sublime. Ca m'a presque dégoûtée du kitsch. J'ai bien dit presque.
Aucune vitrine de Saint-Valentin n'arrivera à la cheville de ces mises en scène. Mais à l'heure du minimalisme triomphant, oser un peu (beaucoup) de fantaisie met une touche de gaieté dans la vie. Et nous empêche de nous prendre trop au sérieux.
By the way, comme l'ami Karl Lagerfeld ou Chantal Thomass, cette chère Barbara nous rappelle que la signature stylistique reste un coup de pouce essentiel pour passer à la postérité.
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