Pas de défilé étourdissant orchestré par Alexandre de Betak pour Ulyana Sergeenko : cette année, la créatrice russe (dont j'ai parlé ici ou là) fait profil bas avec une présentation toute simple dans un grand hôtel.
Enfin, toute simple... quand j'ai découvert les silhouettes, j'ai failli tomber de ma chaise.
Après un moment d'égarement dans la modernité, le "portable", Uyana est revenu à sa meilleure source d'inspiration : elle-même, c'est-à-dire des vêtements qu'elle porterait ou qu'elle rêve de porter. L'incursion dans le mass market n'est plus qu'un souvenir, cette collection Eté 2015 est un retour en fanfare aux racines : une femme à la silhouette Napoléon III, une Russie fantasmagorique, pétrie de fourrure, de coupes ciselées, de broderies multicolores.
On aime ou pas : j'adore. Je me fiche que ce soit portable, beau ou laid, too much, vu ou pas vu, j'aime parce que c'est drôle et affirmé, coquet, gai. Pas intellectuel. C'est une couture d'enfant, dans laquelle on sent une vraie joie, une fierté naïve, une envie de partager ce qu'on aime. J'aime voir ses tsarines égarées en 2015, ces femmes-poupées qui luttent envers et contre tout dans un monde pré-apocalyptique.
Et ce serait quand même sympa que le monde de la mode finisse par lui rendre justice, parce qu'il y a de sacrées trouvailles : les jeux de découpes sont assez fantastiques, ainsi que les deux manteaux en fourrure.
Source photos : Style.com